Guerre au Soudan : le Kenya veut organiser une rencontre en « face-à-face » entre les généraux rivaux

Le président kényan, William Ruto, souhaite lancer « le processus d’un dialogue national inclusif » afin de « trouver une solution durable à la crise ».

Après l’échec de plusieurs cessez-le-feu, le Kenya va tenter d’organiser un « face-à-face » entre les généraux rivaux au Soudan pour mettre fin au conflit qui secoue le pays, selon la présidence. Les combats font rage depuis mi-avril entre l’armée commandée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, le dirigeant de facto du Soudan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohammed Hamdan Daglo, son adjoint devenu son rival.

« Le Kenya s’engage à rencontrer les deux généraux soudanais en face-à-face pour trouver une solution durable à la crise », a déclaré le chef de l’Etat kényan, William Ruto, selon un communiqué publié par la présidence. « Dans les trois prochaines semaines, nous entamerons le processus d’un dialogue national inclusif », a-t-il affirmé, ajoutant qu’un couloir humanitaire serait établi dans quinze jours pour faciliter l’acheminement de l’aide. Un nombre record de 25 millions de personnes – plus de la moitié de la population – ont besoin d’aide et de protection, selon les Nations unies.

Lors d’un sommet tenu à Djibouti lundi 12 juin, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a annoncé que le Kenya allait présider un quatuor comprenant l’Ethiopie, la Somalie et le Soudan du Sud pour tenter de résoudre le conflit. Selon un projet de communiqué du sommet publié par la présidence kényane, les dirigeants du quatuor vont tenter d’organiser une « rencontre en face-à-face » entre les deux généraux « dans l’une des capitales régionales ».

Les combats se déroulent principalement à Khartoum et dans la vaste région du Darfour (ouest), où les ONG font état d’une détérioration de la situation humanitaire. Plusieurs trêves ont été rompues, les médiateurs américains et saoudiens avertissant samedi qu’ils pourraient interrompre les efforts de médiation si un cessez-le-feu de vingt-quatre heures n’était pas respecté. Les Etats-Unis ont imposé des sanctions aux deux généraux rivaux après l’échec d’une tentative de trêve fin mai.