Au Tigré, accord ONU-Ethiopie pour des missions conjointes d’évaluation humanitaire

Les deux parties avaient déjà conclu il y a une semaine un premier accord censé garantir un accès « sans restrictions » à la province du nord du pays. Sans succès.

Un nouvel accord est intervenu entre l’ONU et l’Ethiopie pour organiser des missions conjointes d’évaluation au Tigré afin d’acheminer de l’aide humanitaire, a annoncé mercredi 9 décembre le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Il n’a pas été possible « d’appliquer immédiatement » le premier accord conclu il y a une semaine. « Nous avons maintenant un deuxième accord pour des missions d’évaluation conjointes liées aux besoins humanitaires entre l’ONU et l’Ethiopie », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse avec le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.

Ce deuxième accord permettra « de s’assurer qu’il y a un total accès à l’ensemble du territoire et une pleine capacité à débuter des opérations humanitaires fondées sur des besoins réels et sans aucune discrimination possible », a ajouté Antonio Guterres.

L’ONU et l’Ethiopie avaient déjà conclu il y a une semaine un premier accord censé garantir un accès « sans restrictions » au Tigré pour les organisations humanitaires. Dimanche, une équipe de l’ONU de quatre personnes, en mission d’évaluation de routes devant être utilisées pour des convois humanitaires, avait cependant été arrêtée par les forces éthiopiennes après avoir essuyé des tirs.
50 000 réfugiés au Soudan

Tant l’ONU que l’UA ont à nouveau réclamé mercredi un accès humanitaire au Tigré. Il faut un « accès sans entrave à l’aide humanitaire et le rétablissement rapide de l’Etat de droit, dans un environnement sûr et dans le plein respect des droits humains, ouvrant la voie à une réconciliation véritable et durable », a précisé le secrétaire général de l’ONU.

« Le plus urgent aujourd’hui, c’est l’accès humanitaire, a abondé Moussa Faki Mahamat. Notre priorité maintenant, c’est atteindre les populations qui sont touchées [avec] un accès humanitaire sans limite. »

Antonio Guterres a indiqué d’autre part qu’il n’avait pas « de preuves » sur une présence de troupes de l’Erythrée combattant au Tigré. « J’ai posé la question au premier ministre [d’Ethiopie] et il m’a garanti qu’elles n’étaient pas entrées au Tigré », a-t-il déclaré.

Le Tigré est privé d’aide et de tout approvisionnement depuis que le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019, y a envoyé le 4 novembre l’armée fédérale pour en chasser les dirigeants de la région, issus du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui défiaient depuis des mois son autorité. Quelque 50 000 personnes ont fui les combats pour se réfugier au Soudan voisin.