Au Mali, l’armée se rapproche de Kidal

La colonne de l’armée malienne partie le 2 octobre de Gao, composée de dizaines de véhicules et de blindés, se trouve désormais à 110 kilomètres au sud du fief rebelle.

L’armée malienne a indiqué le 5 octobre au soir qu’un important convoi de ses forces avait progressé jusqu’aux environs d’Anéfis, à environ 110 kilomètres au sud de la ville stratégique de Kidal, fief de la rébellion séparatiste qui a repris les armes contre l’État central. La colonne a brisé un rideau défensif constitué de tranchées à 10 kilomètres au sud d’Anéfis, a dit l’armée sur les réseaux sociaux. Elle a assuré avoir détruit plusieurs pickups et avoir infligé des pertes « très importantes » à ses adversaires.

« Je démens l’entrée du convoi Fama [Forces armées maliennes] / Wagner à Anéfis. Ils sont plutôt cernés à 11 kilomètres de là », a dit sur les réseaux sociaux, Attaye Ag Mohamed, un responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes armés. Après s’être soulevés contre l’État central en 2012, ces groupes avaient signé un accord de paix avec lui en 2015, mais viennent de reprendre les hostilités en août.

Un avion abattu à Tabankort ?

Un convoi de l’armée malienne composé de dizaines de véhicules et de blindés est parti le 2 octobre de Gao en direction de Kidal. Il est soumis depuis lors à des attaques. La colonne de véhicules progresse lentement et nourrit les spéculations sur sa destination et ses objectifs.

Une offensive sur les bases de la rébellion dans la région Kidal pourrait constituer un tournant après une décennie de conflit, alors que les attaques des groupes séparatistes et des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, se multiplient contre les camps de l’armée malienne dans le nord et le centre du pays. Les groupes affiliés à l’organisation État islamique continuent également à opérer, essentiellement dans l’Est.

La rébellion avait affirmé plus tôt dans la journée du 5 octobre avoir stoppé l’avancée du convoi et avoir abattu un avion de l’armée à Tabankort, au sud d’Anéfis. Les affirmations de tous les protagonistes sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées, où l’accès à des sources indépendantes est compliqué.