Haftar and Hemedti: Two sides of the same coin

Since 15 April, hundreds of people in Sudan have been killed while more than 4,000 have been injured due to fighting between the Sudanese army and the paramilitary Rapid Support Forces (RSF).

After being ruled for decades by Omar al Bashir, pro-democracy protests in 2019 created a democratic opening that was eventually filled by military strongmen.

Haftar’s power gambit: A return to war in Libya?

Libya’s political uncertainty has become a knot that can’t be untied, particularly after the long-awaited 24 December 2021 elections failed.

Since then, the North African country has witnessed the formation of a parallel government, several bloody clashes that claimed dozens of lives, a legitimacy race between political rivals, and is now on the brink of having a third government.

Les ruées vers l’or au Sahara et au nord du Sahel. Ferment de crise ou stabilisateur ?

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Les ruées vers l’or saharo-sahéliennes contemporaines sont absentes des radars des études sur les relations entre ressources naturelles extractives et conflits en Afrique, dominées notamment par les travaux sur les rentes pétrolières et sur le pillage des minerais des Grands Lacs. Dans les années 2000, la hausse des prix des matières premières associée aux réformes néolibérales promues par la Banque mondiale a conduit à un regain des activités extractives en Afrique. Une abondante littérature a accompagné ces développements, soulignant les dangers potentiels d’économies fondées exclusivement sur l’extractivisme (pétrolier essentiellement) ou cherchant des alternatives juridiques pour en juguler les défauts. L’accent a été mis sur l’aspect macroéconomique de cette exploitation ou, au niveau local, sur les aspects négatifs de pratiques peu soucieuses des travailleurs et de l’environnement (sur les nouveaux codes miniers et la « malédiction des ressources », voir par exemple Campbell [2009] et Magrin [2013]). Moins nombreux ont été les travaux empiriques menés pour tenter de saisir au plus près du terrain la réalité des transformations engagées dans les territoires locaux par ces développements, et notamment les multiples mobilisations et conflits suscités [Engels et Dietz, 2017].

La politique de la France au Sahel : une vision militaire

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La politique sahélienne de la France puise en grande partie ses racines dans l’histoire coloniale. Dans une région qui a été conquise et longtemps gouvernée par des militaires, elle a toujours été guidée par des impératifs sécuritaires [Bisson, 2003]. La grosse différence est que le colonisateur avait le temps pour lui. Occupé à gérer des territoires dans la durée, il jouait de la carotte et du bâton pour coopter ses opposants… ou les écraser. Les officiers en poste savaient évaluer les rapports de force et ne tenaient pas seulement leurs informations du renseignement militaire. Certains se piquaient même de recherche. Au début du xxe siècle, tant le gouverneur du Niger français, François Clozel, que son homologue britannique dans le Borno nigérian, Herbert Palmer, collectionnaient ainsi les manuscrits anciens, étudiaient l’islam et avaient entrepris d’écrire l’histoire des contrées qu’ils administraient. En comparaison, les ambassadeurs d’aujourd’hui présentent un profil personnel et un parcours professionnel très différents car ils sont désormais en poste pour des périodes relativement courtes. Chargés de dossiers prioritairement économiques et sécuritaires, ils doivent en outre obéir à des injonctions gouvernementales qui les enferment dans des bunkers et réduisent considérablement leur capacité à sortir de leurs bureaux et à s’affranchir des récits officiels des pouvoirs en place.

Quand la puissance se disperse : les relations entre le Sahara-Sahel et le Maghreb depuis la chute du colonel Kadhafi (2011-2018)

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« Nous entretenons des liens aussi poussés avec l’Algérie, car nous sommes réalistes. Vous pouvez choisir vos amis, mais pas vos voisins. Soit vous cassez l’immeuble, soit vous déménagez. » Cette image employée par un ancien dirigeant touareg de la rébellion malienne des années 1990, qui concerne l’influence de l’Algérie au Sahara-Sahel, illustre la reconnaissance de sa place centrale dans la région, mais également les sentiments mêlés qu’elle peut créer chez les acteurs, entre contestation, détournement et résignation.

Insurrections djihadistes en Afrique de l’Ouest : idéologie mondiale, contexte local, motivations individuelles

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Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne connaissent un développement des mouvements djihadistes, notamment al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région sahélo-saharienne, Boko Haram dans la région du lac Tchad, Al-Shabaab dans la Corne de l’Afrique, Ansar al-Sharia et l’organisation État islamique (EI) dans la région du Maghreb. Ces groupes ont mené de nombreuses attaques à l’origine de dizaines de milliers de victimes et du déplacement de millions de personnes. Entre 2002 et 2017, seize pays africains sont frappés par des attaques djihadistes : prises d’otages, enlèvements de civils, attaques sporadiques de casernements militaires, attentats-suicides dans des églises, des mosquées, des écoles ou des marchés, occupation de territoires, allant parfois jusqu’à vouloir imposer à ces territoires une administration djihadiste. Des milliers de jeunes Africains issus de milieux sociaux et économiques divers sont piégés par les discours djihadistes. Nombre d’entre eux ont rallié les rangs de groupes qui opèrent sur le continent africain, ou l’EI en Syrie et en Irak [Benmelech et Klor, 2016, p. 16]. À l’heure où l’EI perd le contrôle de plusieurs de ses bastions au Moyen-Orient, il ne fait guère de doute que certains djihadistes chercheront refuge en Afrique. Autant d’évolutions qui témoignent que le continent africain est devenu l’un des foyers du djihadisme dans le monde.