Connexions entre groupes djihadisteset réseaux de contrebande et de traficsillicites au Sahel

Le Sahel est confronté depuis plusieurs années à une série de menaces dont les plus emblématiques sont le terrorisme islamiste, les trafics illicites et la criminalité organisée. Ces menaces ont contribué à déstabiliser cette région et dans certains pays accentué la fragilité de l’Etat. Souvent, la faiblesse des institutions démocratiques et le rôle partiellement dysfonctionnel des forces de sécurité, le manque de stratégies sécuritaires au niveau national, l’insuffisance des ressources financières, ainsi que les intérêts contradictoires des divers acteurs empêchent la mise en place de structures de sécurité modernisées. Cette situation aggrave le climat d’insécurité et accentue davantage les risques d’instabilité non propice
au développement socio-économique des pays de l’espace sahélien. C’est dans ce contexte que prospèrent également les réseaux de narco trafiquants, qui essaiment dans cette partie du continent à travers plusieurs axes transfrontaliers contribuant à déstabiliser la région du Sahel et à fragiliser la paix et la sécurité dans cette zone.

Rising Islamist militants’ violence in the Sahel, a dynamic that dominates Africa’s fight against extremists

In 2021, Africa suffered a new record level of Islamist violence, driven by a 70% increase in violence linked to militant Islamist groups in the Sahel.

Strengths

  • The almost doubling of violence linked to militant Islamist groups in the Sahel (from 1,180 to 2,005 events) highlights the rapid escalation of the security threat in the region. This peak is the most important change among all regions prone to violence by militant Islamist groups in Africa. It eclipses a 30% reduction in violence in the Lake Chad Basin, northern Mozambique and North Africa.
  • Overall, violence related to militant Islamist groups increased by 10% in 2021, reaching a record level of over 5,500 events attributed to these groups in Africa. This has continued an upward trend since 2016. However, the annual rate of increase was, in 2021, much lower than the 43% increase reported in 2020.
  • The number of deaths attributed to militant Islamist groups fell by 7% in 2021 compared to 2020, reaching around 12,700 deaths across Africa. This includes a 14 per cent decrease in deaths attributed to violence against civilians and a decrease in all regions outside the Sahel.
  • Battles between militant Islamist groups and military forces or non-state armed groups constitute 52 per cent of the violent events counted in 2021. In recent years, this reflects the continuation of a significant increase in the number of battles in northern Mozambique, Somalia and the Sahel.
  • The violence of militant Islamist groups remains largely concentrated in five theatres – Somalia, the Lake Chad Basin, Mozambique, and North Africa – each including separate local actors and particular challenges.

LES GROUPES DJIHADISTES AU SAHELUNE COMMUNICATION GLOBALEÀ L’ÉPREUVE DES RÉALITÉS LOCALES

Cette étude analyse les dynamiques locales qui expliquent la résilience des groupes qualifiés de djihadistes et de terroristes en Afrique subsaharienne, notamment la Katiba Macina, AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, l’EIGS (État islamique au Grand Sahara) et Boko Haram. Centrée sur la partie occidentale de la bande sahélienne, elle ouvre aussi des perspectives comparatistes avec les Chebab de Somalie, du Kenya ou du Mozambique, ainsi que les ADF (Allied Democratic Forces) de l’est de la République démocratique du Congo.

Plus de 40 millions de personnes déplacées par les conflits en Afrique

Poursuivant une tendance de dix ans, le nombre d’Africains déplacés de force a augmenté l’année dernière et s’élève aujourd’hui à plus de 40 millions.

Au cours de l’année écoulée, 3,2 millions de personnes supplémentaires ont été déplacés en raison de conflits en Afrique. Cela représente une augmentation de 13 % et poursuit une tendance à la hausse incontrôlée observée depuis 2011.