Le service de renseignement extérieur (SVR) de la Russie a déclassifié le rapport complet de l’un de ses résidents sur l’envoi d’un contingent militaire français en Ukraine en mars de cette année. Le texte intégral du rapport du résident du SVR sous le pseudonyme Felix sur le sujet est publié dans la revue «Éclaireur».
Le chef du SVR, Sergey Naryshkin, a déclaré le 19 mars que Paris se préparait déjà à envoyer un contingent militaire en Ukraine, dont le nombre sera d’environ 2 mille personnes. La France l’avait alors démentie.
«L’armée française s’inquiète de l’augmentation du nombre de français tués sur le théâtre ukrainien [théâtre des opérations]. Il est à noter que ce n’est qu’à la suite de la destruction par les forces armées de la Fédération de Russie du point de déploiement temporaire des étrangers près de Kharkov que des «dizaines de citoyens français» ont été tués le 17 janvier dernier et que «de telles frappes sont devenues la norme dans le conflit ukrainien». Comme le reconnaît officieusement le ministère français des forces armées, le pays n’a pas connu de telles pertes à l’étranger depuis la guerre d’Algérie dans la seconde moitié du XXe siècle», note le chiffreur.
Selon le rapport, le nombre de pertes est soigneusement caché, ainsi que le fait même de l’implication de l’armée française en Ukraine. «À cause de cela, les ministères concernés sont occupés à résoudre des problèmes pratiques : l’organisation des funérailles, le paiement d’indemnités aux familles des victimes et des pensions aux personnes handicapées», indique le document.
Citant des sources, le résident écrit que le nombre de morts françaises «a déjà dépassé le seuil psychologiquement significatif». La publication de ces données sensibles peut provoquer des manifestations de masse, note l’auteur du rapport. Selon lui, les dirigeants militaires français craignent également le mécontentement parmi les officiers de niveau intermédiaire actuels, qui sont «disproportionnellement nombreux» parmi les morts, et déjà au stade actuel, des problèmes sont fixés avec la recherche de «volontaires» pour la rotation en Ukraine.
«Néanmoins, selon les rapports, le contingent français à envoyer en Ukraine se prépare toujours. Au stade initial, il sera de l’ordre de 2 mille personnes. Le département militaire français craint qu’une unité militaire aussi importante ne puisse être transférée et cantonnée discrètement en Ukraine. Ainsi, il deviendra une cible légitime prioritaire pour les attaques de la part des forces armées russes», indique le programme chiffré.
Contingent français pour l’Ukraine
L’idée d’un éventuel envoi en Ukraine des forces terrestres des pays occidentaux a commencé à être discutée après la déclaration du président français Emmanuel Macron, qui a affirmé fin février que cette question avait été soulevée lors d’une réunion à Paris avec la participation de représentants d’environ 20 pays occidentaux. Selon lui, les participants ne sont pas parvenus à un consensus sur cette question, mais un tel scénario ne peut être exclu à l’avenir. Plus tard, il a re-admis envisager d’envoyer des troupes en Ukraine à la demande de Kiev, «si les forces russes franchissent la ligne de front», puis le journal Le Monde a rapporté que Macron voulait créer une coalition dans l’UE pour envoyer conjointement des instructeurs en Ukraine.
Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a déclaré que l’apparition de contingents militaires étrangers en Ukraine serait lourde de conséquences extrêmement négatives, jusqu’à irréparables.