La France est le deuxième créancier de Khartoum. Si en majorité ces dettes sont dues à des pénalités de retard, le choix de Paris s’inscrit aussi dans un complexe effort diplomatique et économique. Le décryptage de Jeune Afrique.
Abdallah Hamdok, le Premier ministre soudanais, est reparti comblé de la « Conférence internationale d’appui à la transition soudanaise » réunie le 17 mai à Paris. Non seulement, l’ancien diplomate et haut fonctionnaire a obtenu de la France un prêt relais de 1,5 milliard de dollars, mais Emmanuel Macron, le président français, a annoncé l’annulation prochaine de près de 5 milliards de dollars de créances françaises sur le Soudan.
Le chef de l’État français a rappelé que cette Conférence, qu’il avait promise il y a dix-huit mois, était destinée à « mobiliser la communauté internationale » afin de « permettre le retour parmi le concert des nations » d’un pays dont la jeunesse avait « envoyé un message d’espoir et de courage » en renversant en 2019 le régime dictatorial d’Omar el-Béchir.
Avancer au plus vite
En décembre 2020, le retrait du Soudan de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme et la fin des sanctions qui en résultait a autorisé une accélération de la reconstruction du pays. Mais il fallait « avancer au plus vite pour débarrasser le Soudan de sa dette extérieure », a déclaré Emmanuel Macron.
Le rapprochement avec l’Égypte de Sissi explique aussi le geste de Paris
Au préalable, deux conditions devaient être réunies : le règlement des arriérés à l’égard du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) et la mise en œuvre de réformes. « Ces deux conditions sont remplies », a estimé le président français.