Sahel : Le Niger exige le départ immédiat de la Croix-Rouge

Le gouvernement militaire du Niger a ordonné au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de quitter le pays sans délai, a indiqué mercredi une source proche du dossier à l’AFP.

Cette source a précisé que le Niger avait «révoqué les accords» existants avec le CICR, et que certains expatriés avaient déjà commencé à quitter le pays. Le bureau de la délégation du CICR à Niamey a été fermé depuis mardi, a-t-elle ajouté.

Le média local Air Info a confirmé, citant une note verbale, que le gouvernement nigérien avait exigé la fermeture des bureaux du CICR et l’évacuation immédiate de son personnel expatrié.

Depuis son coup d’État en juillet 2023, le régime militaire au pouvoir au Niger a fait de la préservation de la souveraineté nationale une priorité. En plus de l’expulsion des soldats français et américains engagés dans la lutte contre les groupes djihadistes, il a également expulsé l’ambassadeur de l’Union européenne et renforcé ses liens avec de nouveaux partenaires comme la Russie et la Turquie.

Certaines organisations humanitaires semblent aussi être dans le viseur du régime. En janvier, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, un membre clé de la junte, avait déclaré que des «mesures importantes» seraient prises pour renforcer le contrôle des ONG et des organisations de développement.

«Nos enquêtes ont révélé que de nombreuses ONG collaboraient avec des partenaires qui nous mènent une guerre indirecte à travers des missions subversives et un soutien aux terroristes», avait-il expliqué, soulignant son engagement en faveur de la souveraineté nationale.

En novembre dernier, la junte avait déjà retiré l’autorisation d’exercer à l’ONG française Acted et à l’organisation nigérienne Action pour le bien-être (ABPE).