Retrait de soldats du Mali : l’Allemagne va commencer à retirer ses troupes en 2023

L’Allemagne est le dernier pays à annoncer son retrait de ce pays frappé par des attaques djihadistes depuis une dizaine d’années.

En Allemagne, le gouvernement va proposer au Parlement de retirer les troupes du Mali à partir de “mai 2023”, a déclaré son porte-parole, Steffen Hebestreit, dans un communiqué.

La décision prend en compte les élections prévues au Mali en février 2024, qui devraient permettre aux militaires maliens de remettre les rênes du pays aux civils.

Quelque 1.400 militaires allemands sont présents au Mali depuis 2013. Ils sont notamment présents à Gao, dans le nord du pays.

Les soldats de l’Allemagne ont été confrontés à des difficultés croissantes au cours des derniers mois. Plusieurs fois, ils ont été obligés de suspendre des patrouilles de reconnaissance parce que la junte malienne leur interdit de survoler la partie du territoire étant sous son contrôle.

Les tensions se sont accrues, entre la mission des Nations unies et les autorités militaires maliennes, à la suite de l’arrivée d’agents du groupe russe Wagner. Ces derniers sont venus prêter main-forte aux forces gouvernementales du Mali.

Christine Lambrecht, la ministre allemande chargée de la Défense, a cité les droits de survol du territoire malien et la présence de Wagner comme deux raisons du retrait des soldats de son pays.

Ce serait “irresponsable” d’abandonner la région, a-t-elle toutefois reconnu.

Le retrait des soldats allemands du Mali doit s’achever en mai 2024, a précisé mardi Christine Lambrecht.

Des troupes allemandes au Niger

“Nous avons maintenant décidé de faire une prolongation unique pour le Mali. Dans des conditions normales, un tel retrait ne peut avoir lieu en quelques jours ou semaines (…) Au Mali, nous voulons partir de manière ordonnée, sans négliger ce que nous nous sentons obligés de faire en lien avec la transition au Mali”, a expliqué Mme Lambrecht.

“Puisque les élections sont prévues au Mali en février 2024, nous resterons sur le terrain au-delà de cette date. Mais nous commencerons à nous retirer à partir de l’été prochain, c’est-à-dire de manière ordonnée, avec un plan très clair”, a-t-elle insisté.

L’armée allemande “sera également impliquée au Niger”, où les autorités locales ont déclaré qu’elles ne travailleraient pas avec les agents russes de Wagner, a déclaré Mme Lambrecht.

Elle a annoncé le retrait des troupes de son pays à la suite de discussions entre le chancelier Olaf Scholz et d’autres leaders politiques allemands.

La semaine dernière, le Royaume-Uni et la Côte d’Ivoire ont annoncé qu’ils se retiraient de la MINUSMA, l’une des plus importantes missions des Nations unies.

D’autres pays ont fait des annonces similaires durant ces derniers mois.

La France, par exemple, a retiré cette année ses troupes du Mali. Elles y étaient déployées dans le cadre des opérations de Barkhane, la mission française chargée de lutter contre les attaques djihadistes dans le Sahel.

Les troupes françaises fournissaient un soutien aérien à la MINUSMA.

Au Royaume-Uni, le ministre des Forces armées, James Heappey, a rappelé que les troupes britanniques présentes au Mali s’apprêtaient à rentrer chez elles.

Il a démenti des informations qui évoquaient un redéploiement des soldats de son pays au Burkina Faso et au Ghana.

Selon M. Heappey, le Royaume-Uni n’a aucun projet de cette nature, ni maintenant ni à l’avenir.