Emmanuel Macron l’offensé s’imagine être en mission pour restaurer la «grandeur de la France», semblant nourrir le fantasme de diriger également le reste de l’Europe sous tutelle parisienne.
Le président russe Vladimir Poutine a vu juste cette semaine lorsqu’il a expliqué pourquoi le Français Emmanuel Macron se pavanait et parlait de la guerre en Ukraine.
Poutine a fait remarquer dans une interview que le bellicisme inconsidéré de Macron à propos de l’Ukraine était né du ressentiment suscité par la perte spectaculaire de la position de la France en Afrique. L’un après l’autre, les anciens pays coloniaux de la France ont signifié à Paris, en termes très clairs, de ne pas se mêler de leurs affaires intérieures.
Depuis 2020 et le coup d’État au Mali, le continent a connu d’immenses bouleversements politiques, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, qui s’étendent de la vaste région du Sahel jusqu’à l’équateur. Au moins sept pays ont connu des coups d’État ou des changements de gouvernement contre des dirigeants francophones. Il s’agit du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger, de la République centrafricaine, du Gabon et de la Guinée.
Ces changements à l’échelle du continent ont constitué un véritable séisme politique pour la France. Les nouveaux gouvernements africains ont rejeté catégoriquement le mécénat français à l’ancienne et ont affirmé une indépendance nationale retrouvée. Paris a dû rappeler des ambassadeurs importuns, fermer des bases militaires, et retirer des milliers de soldats.
Mais où caser ces troupes françaises ? En Ukraine, contre la Russie ?
Dans toute l’Afrique, le sentiment populaire est à l’exaspération et à la répudiation de la corruption de la «Francafrique».
Pendant ce temps, les médias français déplorent, avec un sentiment de fin de règne indéniable, «la perte de vitesse de la France en Afrique».
Un ancien diplomate a résumé ainsi ces évolutions géopolitiques majeures :
«La tendance profonde se confirme. Notre présence militaire n’est plus acceptée. Nous devons repenser totalement notre relation avec l’Afrique. Nous avons été chassés d’Afrique. Il faut quitter ces pays avant qu’on ne nous le demande».
Les analystes de l’Afrique surveillent désormais de près deux pays clés. Il s’agit du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ces deux pays sont actuellement gouvernés par des présidents pro-français, mais la montée de la vague politique anti-française fait courir à ces derniers le risque d’un coup d’État ou d’une destitution électorale.
On ne saurait trop insister sur le coup porté à l’élite politique française. La perte de statut dans ses anciennes colonies est une combinaison de crises multiples équivalente à la perte traumatisante de l’Algérie au début des années 1960.
Sur le plan financier, pendant les décennies qui ont suivi la remise de l’indépendance nominale aux nations africaines, Paris a continué d’exploiter ces pays en contrôlant les monnaies et leurs prodigieuses ressources naturelles. La majeure partie de l’électricité française, par exemple, est produite à partir du minerai d’uranium extrait en Afrique – et obtenu, comme la plupart des autres ressources africaines, pour une somme dérisoire.
Le système de suzeraineté néo-coloniale a été généralement soutenu par la France, qui soudoyait les régimes locaux corrompus afin qu’ils se plient à ses exigences et offrait des garanties de sécurité grâce au maintien des bases militaires françaises. Ce n’est pas pour rien que Paris se considérait comme le gendarme de l’Afrique.
L’une des particularités extraordinaires de cet accord néocolonial résidait dans la contrainte imposée aux nations africaines de placer leurs trésors aurifères à la banque centrale de France. Toute nation africaine tentant de résister à la vassalité néocoloniale était susceptible d’être attaquée militairement par des contre-coups, ou ses dirigeants nationalistes étaient assassinés, comme Thomas Sankara en 1987, surnommé le «Che Guevara de l’Afrique».
Néanmoins, les jours heureux de la domination de la France sur ses anciennes colonies sont révolus. Les nations africaines découvrent un nouveau sens de l’indépendance et des objectifs, ainsi qu’une solidarité permettant l’entraide face aux pressions exercées par la France pour rétablir le statu quo ante.
L’effondrement du statut de la France en Afrique est perçu par l’establishment français comme une perte douloureuse de sa puissance mondiale présumée.
Aucun homme politique français ne peut se sentir plus lésé que le président Emmanuel Macron. Macron s’imagine être en mission pour restaurer la «grandeur de la France». Il semble nourrir le fantasme de diriger également le reste de l’Europe sous tutelle parisienne.
Macron lui-même a proclamé que l’un de ses grands objectifs était de réinitialiser les relations franco-africaines, afin de renouveler le respect du continent pour Paris, et de promouvoir les intérêts stratégiques de la France. Il est très embarrassant pour Macron que toute une série de nations africaines affirment qu’elles ne veulent plus rien avoir à faire avec l’ancienne puissance coloniale. Quel malheur, en effet !
La confiance retrouvée de l’Afrique dans sa volonté de croissance indépendante s’explique en partie par la réalité naissante d’un monde multipolaire échappant à l’emprise des puissances occidentales. Les nations africaines adhèrent à la vision d’un monde multipolaire et d’une coopération internationale mutuelle telle qu’elle est défendue par la Russie, la Chine et d’autres nations du Sud.
Depuis 2019, Moscou a accueilli deux sommets Russie-Afrique auxquels ont participé des représentants haut placés des 54 nations du continent. L’histoire de la Russie, qui a soutenu l’indépendance de l’Afrique face au colonialisme occidental, a résisté à l’épreuve du temps et suscite aujourd’hui beaucoup de respect et de gratitude. Lors des bouleversements populaires survenus dans plusieurs pays ayant chassé la présence francophone, la population locale a souvent brandi le drapeau russe et des pancartes pro-russes.
Certains de ces jeunes gouvernements ont d’ailleurs sollicité le soutien militaire de la Russie pour consolider les mutations, et se défendre contre toute ingérence contre-révolutionnaire de la part de Paris.
Bien sûr, comme on pouvait s’y attendre, Macron et l’establishment français ont invoqué la thèse selon laquelle la Russie serait coupable d’avoir semé l’animosité des Africains à l’égard de la France.
Les faits, cependant, suggèrent que les nations africaines font le choix libre et indépendant de s’allier à la Russie, à la Chine et à d’autres défenseurs de la multipolarité. Le colonialisme et le néocolonialisme séculaires de la minorité mondiale des puissances occidentales sont devenus intenables et obsolètes. Les puissances occidentales se sont enrichies sur le dos des Africains et des autres nations du Sud. La France et d’autres néocolonialistes occidentaux voraces aimeraient que ce modèle parasitaire perdure. Mais leur histoire néfaste est révolue.
Pour justifier le choc subi par l’arrogance française, Macron et ses semblables tentent de faire de la Russie (et de la Chine) le bouc émissaire responsable de la perte de l’Afrique.
C’est pourquoi Macron cherche à se donner un nouvel objectif et une énième mission en tant que «défenseur de l’Europe» contre l’agression présumée de la Russie.
Lors d’une interview accordée à la télévision française cette semaine, Macron a réitéré sa proposition loufoque de déployer des troupes de l’OTAN en Ukraine.
Le président français a déclaré de manière hystérique que :
«Si la Russie gagne cette guerre [en Ukraine], la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro».
L’inconscience de Macron est criminelle. Il parle de guerre avec la Russie en se fondant sur de purs mensonges et sur sa vanité.
Lorsqu’il affirme que la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro, ce qu’il veut vraiment dire, c’est que sa crédibilité et celle de l’OTAN seront réduites à zéro lorsque la Russie vaincra le régime néonazi soutenu par l’OTAN à Kiev.
Macron est un politicien des plus dangereux. Son ego démesuré a été meurtri, ses illusions ont été brisées, il n’est qu’un vassal impuissant de l’impérialisme américain et est prêt à tout pour assurer sa sordide survie politique.
Le peuple français ne connaît que trop bien le charlatan qui pose comme un Roi Soleil à la Louis XIV dans le Palais de l’Élysée, se prélassant dans son orgueil démesuré.
Quelle ironie ! Expulsé d’Afrique… et essayant maintenant de déclencher la troisième guerre mondiale en Europe. C’est pathétique, et criminel.