Plus de huit mille réfugiés congolais, revenus de l’Ouganda vivent dans des conditions humanitaires précaires dans le site de Rwasa, environ 4 km à l’est de la cité de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Le chef de groupement de Jomba, Jackson Katshuki qui se trouve parmi ces retournés alerte, qu’au regard de leur nombre, ce site n’arrive pas à les contenir étant donné qu’il accueille chaque jour de nouveaux arrivants.
Cette autorité coutumière évoque les conditions sanitaires et humanitaires précaires qui exposent ces milliers de personnes à d’éventuelles maladies.
« Nous déplorons la vie dans le site des déplacés, parce qu’il n’y a pas de centre de santé, il n’y a pas de kit mobile. Raison pour laquelle, nous lançons un cri d’alarme au MSF/Rutshuru afin de nous aider à mettre un kit mobile dans le site de Rwasa, parce qu’il y a des femmes qui vont bientôt accoucher, des enfants qui tombent malade. Il y a ceux qui manquent des médicaments et certains meurent faute de prise en charge. On a déjà enterré plus de deux personnes. D’une façon urgente, on a vraiment besoin d’un centre de santé avec des médecins et infirmiers qui seront là d’une façon permanente, afin de nous aider à soigner les malades », a révélé le chef coutumier, Jackson Katshuki.
Il en appelle également à l’intervention du gouvernement :
« Nous lançons aussi un cri d’alarme au gouvernement central, afin d’aider les réfugiés qui rentrent au pays».
C’est depuis deux semaines que ces retournés congolais arrivent par vagues successives en provenance de l’Ouganda, où ils ont été chassés par les forces de sécurité ougandaises, selon le chef de groupement de Jomba.
« En Ouganda, on est en train de chasser toujours les réfugiés qui ont loué des maisons. On jette leurs objets dehors jusqu’à présent. Ce sont des vagues qui continuent à arriver. Dès qu’ils arrivent à Kitagoma, on les achemine vers Rutshuru » a-t-il expliqué.
Katshuki Jackson loue cependant les efforts des humanitaires qui s’activent pour la construction d’abris et des latrines notamment le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires.
« Nous voyons il y a des ONG qui viennent encore construire pour augmenter les nombres des latrines », a indiqué cette autorité coutumière.
D’autres organisations dont le Programme alimentaire mondial (PAM) s’attellent à la distribution de vivres.