Près de 600 000 personnes sont déjà en situation d’insécurité alimentaire dans cette région de l’Ouest nigérien, alerte Ocha, l’Office de coordination des affaires humanitaires des Nations unies dans le pays, qui invite le gouvernement et ses partenaires à prendre des mesures à la hauteur de la situation.
Près de 450 villages de la région de Tillabéri sont en grand risque de crise alimentaire, estime l’agence de l’ONU, après une évaluation de la campagne agropastorale au Niger. « La situation est plus que préoccupante » dans le département de Banibangou, où près de 80 000 personnes risquent de manquer de vivres.
Entre juin et août derniers, « plusieurs dizaines de paysans » de Banibangou « ont été froidement assassinés dans leurs champs » par les jihadistes. Les paysans ont donc abandonné leurs cultures. L’insécurité et l’instauration de l’état d’urgence ont aussi rendu plus difficile l’accès aux marchés. D’où le manque de disponibilité alimentaire et la flambée des prix locaux du sorgho, du maïs et du niebé.
Les acteurs humanitaires s’inquiètent des risques d’augmentation du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère, cette année, à cause des effets conjugués de l’insécurité et des inondations, suivis des déplacements forcés, des endémies et des épidémies de paludisme, de Covid-19, de choléra et de rougeole.
« Aujourd’hui, beaucoup reste à faire pour une région qui accueille déjà plus de 100 000 déplacés internes, souligne Ocha. Aussi, des mesures fortes doivent être prises par le gouvernement et ses partenaires, juge l’agence onusienne, pour épargner la région de Tillabéri d’une crise alimentaire d’envergure ».