Réunis à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop et son homologue russe, Sergueï Lavrov, ont démenti, jeudi, tout contrat avec le groupe de miliciens russes Wagner. Ils ont, en revanche, lié le rapprochement militaire entre leurs pays au retrait des troupes françaises dans le nord du Mali, ayant favorisé le risque terroriste.
Les chefs des diplomaties russe et malienne ont réaffirmé, jeudi 11 novembre, leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays. Un rapprochement qu’ils légitiment par un risque terroriste renforcé en raison du retrait partiel des troupes françaises.
“Chaque fois que le Mali a été dans des situations difficiles depuis notre indépendance, la Russie a toujours été avec nous”, a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, lors de négociations à Moscou. “Nous sommes dans une situation difficile et nous nous tournons encore vers cet ami pour qu’il puisse nous aider à en sortir”, a-t-il poursuivi, précisant que “jusqu’à 80 %” des équipements militaires de son pays sont d’origine russe.
Son homologue, Sergueï Lavrov, a indiqué que Moscou continuerait de livrer “des équipements, des munitions, des armements” et à former des officiers maliens pour que Bamako puisse se défendre “efficacement” contre la menace terroriste.
Des terroristes “plus à l’aise” au nord du Mali depuis le retrait français
Ces derniers mois, les relations entre la France, ex-puissance coloniale et partenaire historique, et le Mali se sont dégradées, après un nouveau coup d’État à Bamako.
Dans la foulée, Paris a entrepris, en juin, de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment ses trois bases les plus au nord du Mali pour le recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit aussi une réduction des effectifs, de plus de 5 000 actuellement, à 2 500-3 000 d’ici 2023.
Avec ce retrait annoncé, “les terroristes se sentent de plus en plus à l’aise” au nord du Mali, a soutenu, jeudi, Sergueï Lavrov.
Mali et Russie démentent tout contrat avec le groupe Wagner
Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop ont également démenti tout contrat entre Bamako et des sociétés militaires privées russes, une possibilité qui inquiète Paris. “Aucun contrat n’a été signé dans ce secteur”, a affirmé le ministre malien, selon ses propos traduits en russe, ajoutant que ces allégations visaient à discréditer Bamako.
Selon Sergueï Lavrov, Moscou n’intervient pas dans les activités de ces “structures créées par des citoyens russes qui concluent eux-mêmes leurs contrats”.
Des mercenaires russes, notamment du groupe Wagner, ont été signalés ces dernières années en Syrie et en Afrique. Des Occidentaux les accusent de servir les intérêts de Moscou, sous couvert d’activités privées, ce que dément le Kremlin.