L’une des conséquences des coups d’État militaires est l’accession des putschistes aux hauts grades au sein de l’armée. Les auteurs de coup d’État se considèrent comme les hommes forts du pays voire de l’armée. Ils exigent d’avoir le grade sans pour autant être les plus méritants. Aussi, ils veulent souvent occuper les postes juteux du pays pour s’enrichir au détriment de leurs camarades honnêtes qui sont sur les champs de bataille contre les démons et les ennemis de la paix.
Au Mali, on parle de patriotisme sans en être vraiment. Qu’on soit civil, miliaire, fonctionnaire, ouvrier, intellectuel et analphabète…les bonnes volontés ne manquent pas. L’émergence d’un pays dépend de l’engagement et le don de soi de ses propres filles et fils. Ces derniers doivent mettre au-devant l’intérêt public, la cause commune, seule condition pour développer un pays. Lors de la cérémonie de son investiture, l’actuel Président de la Transition, Ba N’Daw affirme en ces termes : « Le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ebranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personnes d’autres que nous-mêmes ». Ces mots sont très forts, mais sont des strictes vérités. Depuis l’indépendance à nos jours, ce sont les filles et les fils du Mali qui ont eu à présider aux destinées du pays qui l’ont trahi ainsi que l’ensemble du peuple malien pour leurs intérêts personnels. Ces mauvaises graines de la population malienne existent dans toutes les couches dont l’armée. Cependant, on ne doit pas jeter le bébé avec l’eau du bain. A ce point, c’est grâce aux sacrifices et aux efforts de certains patriotes qui se font rares que le navire Mali n’a pas chaviré malgré qu’il a tangué et continue à tanguer.
De la Démocratie à la paupérisation
Les militants qui se sont battus corps et âme pour l’avènement de la démocratie, sont majoritairement ceux qui ont trahi les idéaux de la lutte en se servant du pays pour s’enrichir au détriment de l’intérêt public. La corruption est devenue monnaie courante, le système éducatif est troqué. Conséquence, le peuple malien perçoit l’homme politique comme un malhonnête qui vole le denier public. Et de considérer la politique comme un moyen facile et rapide pour accéder aux postes juteux du pays. Pourtant aucun pays ne peut se développer sans une bonne politique, menée par les grands patriotes, visionnaire, ambitieux et intègre. C’est pourquoi, la politique est considérée comme une voie qui permet à un pays de se développer et se fixer un meilleur avenir. En effet, les maliens doivent tirer les leçons de la mauvaise gestion des hommes politiques malhonnêtes. C’est pourquoi aux prochaines échéances électorales, les maliens doivent élire des personnes dignes, honnêtes. Les populations qui ramassent le pot cassé à tout moment doivent se ressaisir en abandonnant les mauvaises pratiques telles que l’achat de conscience et les fraudes lors des élections. Ainsi, il est grand temps pour le peuple malien de mettre le pays au-dessus des intérêts personnels afin qu’il puisse avoir un meilleur avenir.
Les putschistes bombardés aux grades supérieurs
De même, les militaires profitent de la faillite et la carence des hommes au pouvoir pour s’immiscer dans les affaires politiques en faisant des coups d’État. Les auteurs des coups d’États se permettent de s’octroyer des grades qu’ils ne méritent pas. Certes, ils ont osé faire le putsch, cependant ils doivent arranger les choses en rendant le pouvoir aux civils pour retourner dans leur caserne, soit qu’ils démissionnent de l’armée pour venir sur le terrain politique. En mars 2012, le coup d’État a permis à Amadou Haya Sanogo, capitaine de devenir en quelques mois général de l’armée. Un grade qu’il ne mérite pas. Ce grade offert à ce dernier, il faut le dire, encourage d’autres jeunes soldats au sein de l’armée à lui emboiter le pas. En outre, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), composé du Colonel Assimi Goita et ses hommes ne doivent pas être gradés pour ce fait, car n’ayant posé aucun acte de bravoure qui mériterait une promotion au grade supérieur. Les maliens étaient tous d’accord qu’IBK était incapable de gérer le pays, raison pour laquelle le coup d’État a été la plus facile de l’histoire du monde contemporaine. Cependant, le constat prouve que depuis le 18 août dernier, ces putschistes ne font que se partager les postes stratégiques et juteux de l’armée et des ministères, ce qui est à condamner. Car, cela incite et exhorte les autres porteurs d’envisager d’autres coups d’État. Le Président de la Transition, Ba N’Daw par son caractère loyal ne doit pas tombé dans le piège en attribuant le grade à ces putschistes. Ces derniers doivent aller sur les terrains d’opérations afin de mériter la récompense de la nation.