Avec la nouvelle orientation que connaitra Barkhane, l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel, s’impose. Cependant, plusieurs pays dont les Etats-Unis, les émirats Arabes-Unis, l’Arabie Saoudite ou encore l’Union Européenne, qui ont promis depuis 2017 des budgets pour la cagnotte du G5 Sahel, peinent à concrétiser les promesses de financement.
Le 11 Juillet 2017, l’alliance pour le Sahel, initiée ici même à Bamako avec l’appui de la France, afin de soutenir la lutte contre le terrorisme et les initiatives de développement dans le G5 Sahel, avait abouti à des promesses de financement. Quatre ans plus tard, une bonne partie de ces promesses est loin d’être concrétisées.
Dejà, en février 2018, la conférence de Bruxelles qui a réuni les grandes puissances du monde notamment l’Allemagne, la France, et des pays du golfe, était mise sur orbite avec le même mobile de financement de la lutte contre le terrorisme, à travers le G5 Sahel. Au cours de ce rendez-vous, une promesse de mobilisation de 414 millions d’euros avait été faite. L’Union Européenne avait promis 50 millions d’euros, les Etats constitutifs du G5 avaient promis 10 millions d’euros chacun, l’Arabie Saoudite 100 millions, les Etats Unis 60 millions, les Emirats Arabes Unis 30 millions d’euros.
Bien que les Etats-Unis, ont été réalistes, avec la livraison de matériel et d’équipements militaires sur le terrain littéralement miné du G5 Sahel, d’une valeur estimée à plus de 100 millions de dollars et l’Union Européenne qui veut aussi maintenir son soutien au Sahel sur la période de 2017-2023, avec une cagnotte de 250 millions d’Euros via la facilité de paix pour l’Afrique, la cagnotte de la force conjointe du G5 Sahel reste relativement pauvre face au terrorisme. Les promesses tenues de Bruxelles, au rendez-vous de l’alliance pour le Sahel, se font toujours attendre car selon l’ONU, sur les 414 millions d’euros, un peu moins de la moitié a été déboursé, soit 199,5 millions.
La matérialisation de plusieurs engagements financiers n’est pas pour demain. « Les émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite sont plutôt prêts à faire valoir leur engagement plutôt sur le plan militaire » a laissé entendre par exemple le président français Emmanuel Macron, au cours de la conférence de presse issue du sommet du G5 tenu le vendredi dernier.
Tout porte à croire que l’on n’hésite pas à investir pour activer la force G5. Alors que, le nouvel épisode qui s’ouvre au Sahel commande plus de responsabilité pour les armées du Sahel. Parce que, Barkhane passera de quelques 5100 hommes à entre 2500 à 3000 hommes en 2022. Et la fermeture des trois bases militaires de la France à Kidal, Tessalit et Tombouctou. Une posture nouvelle et une approche inédite de la France dans cette guerre au Sahel.