Mali: Libération des otages: des syndicats dénoncent la démarche discriminatoire de l’État

Les quatre syndicats de l’administration publique réunis au sein d’une ‘’Plateforme’’ projettent une marche pacifique, ce jeudi 15 octobre 2020, aux environs de 09 heures, pour manifester leur mécontentement contre la démarche discriminatoire de l’État malien vis-à-vis de ses fils retenus par les terroristes qui écument le nord et le centre de notre pays.

Alors que Soumaïla Cissé et d’autres Européens ont recouvré la semaine dernière leur liberté grâce à des échanges de prisonniers et le payement de rançon par l’État, les administrateurs estiment que certains de leurs camarades enlevés, depuis plus d’un an par les djihadistes, meurent à petit feu dans l’anonymat total.

Pour dénoncer le deux poids deux mesures des autorités nationales, les syndicats dont sont membres lesdits otages envisagent de battre le pavé ce jeudi. Il s’agit du Syndicat des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) ; du syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC), du syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale (SYLTMAT) et du syndicat de l’Agence de développement régional (CS-ADR).
L’objectif de la marche vise, selon ses organisateurs, à dénoncer le silence du gouvernement par rapport à l’enlèvement des travailleurs de l’administration publique et demander, sans délai, l’implication pleine des autorités nationales pour leur libération rapide.
Comme prévu dans le programme, les manifestants appellent à se regrouper à la Place de l’Indépendance, avant de se diriger vers la cité administrative où ils vont exprimer leur cri de cœur au Premier ministre de la Transition, Moctar Ouane.
Le secrétaire chargé à l’information du syndicat des Travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT), Abidina Karambé, joint par nos soins, a fait savoir que ses camarades syndicalistes sont en colère contre le gouvernement pris en flagrant délit de violation de la loi fondamentale qui stipule « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée », ARTICLE 2.
Pourtant, selon M. Karambé, avec les dernières libérations, autorités nationales viennent de se rendre coupables d’un tel crime. Et pour cause ?
Ceux qui ont été enlevés tout dernièrement, leur libération a été négociée par le gouvernement au même moment où d’autres fils sont entre les mains des terroristes, dont des travailleurs de l’administration publique.
Pour le secrétaire à l’information du SYNTRACT, cette attitude des autorités nationales est un mépris envers les travailleurs de l’administration publique enlevés.
« Ceux qui sont parmi nous, nous saluons leur libération, mais que le l’État aussi fasse l’effort pour que nos camarades retournent dans leurs familles », a plaidé Abidina Karambé.
Il a ensuite informé que les membres de la plateforme des syndicats ne baisseront jamais les bras tant que leurs camarades détenus par les terroristes ne sont pas libérés. Le secrétaire chargé à l’information du SYNTRACT, Abidina Karambé a soutenu que la sortie de ce jeudi sera une alerte pour les autorités de la Transition afin qu’elles prennent des dispositions idoines pour la libération des autres otages maliens dans le Sahel.