Ces derniers jours sont aminés par le processus de libération du chef de file l’ex Opposition, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla CISSE et un autre otage français, l’humanitaire Sophie PETRONIN. Le contexte dans lequel les deux otages devraient être libérés fait l’objet de beaucoup de commentaires. Car, il s’agit de les échanger contre plus de 200 djihadistes capturés la plupart sur le théâtre des opérations antiterroristes. Mais, comme on pouvait l’imaginer, les nouvelles autorités maliennes auraient obtenu des garanties de la part de leur partenaire français, présent dans le Sahel depuis près d’une décennie pour lutter contre les groupes terroristes et djihadistes. Quels types de garanties sont offerts par la France ?
Depuis quelques jours, les échanges de prisonniers entre le Mali et des groupes djihadistes font l’objet de plusieurs commentaires. Il s’agit de Soumaïla CISSE, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et Chef de file de l’Opposition au moment de son enlèvement, ancien président de l’UEMOA et l’humanitaire française Sophie PETRONIN contre près de 206 djihadistes capturés et emprisonnés à Bamako et dans certains centres de détention à l’intérieur du pays. Faut-il le rappeler, c’est le 25 mars 2020 que Soumaïla CISSE et plusieurs autres membres de sa délégation ont été attaqués puis enlevés par un groupe armé lorsqu’ils étaient en pleine campagne électorales. Au cours du rapt, son garde du corps est tué, deux de ses proches blessés et 11 membres de la délégation sont enlevés par des hommes armés non identifiés à deux-roues. Plus tard, tous les éléments recouvrent la liberté. Depuis lors, le peuple malien et les amis du Mali se mobilisent pour obtenir la libération de Soumaïla CISSE jusqu’à ces derniers jours où tous les indices montrent à suffisance que le mentor de l’URD est toujours en vie même si des rumeurs annonçaient auparavant le contraire. Quant à Sophie PETRONIN, humanitaire française âgée de 75 ans, celle-ci avait été enlevée le 24 décembre 2016 à Gao où elle dirigeait une organisation d’aide aux enfants.
Depuis cette période, la France faisait marcher son renseignement mais aussi sa diplomatie afin que les deux otages puissent être libertés sains et saufs
Mais à quel prix aujourd’hui ? C’est là où les débats semblent être houleux. Car, les conditions posées par les ravisseurs restent des échanges des prisonniers, c’est-à-dire une centaine de djihadistes contre les deux otages malien et français. Les nouvelles autorités maliennes avaient-elles le choix de ne pas satisfaire cette demande?Aujourd’hui, tout fait croire que Soumaïla CISSE et Sophie PETRONIN seront très bientôt libérés. Dans la gestion de cette affaire, ils sont nombreux à croire que les nouvelles autorités maliennes auraient obtenu des garanties comme quoi, les djihadistes libérés en échange des otages ne constitueraient plus de dangers pour le Mali et pour les pays du Sahel. Toute chose qui explique que la France et ses alliés, les USA et autres, seraient vigilants et prudents en la matière. Le but, étant de libérer ces deux personnalités sans pour autant, que cet échange n’ait des conséquences néfastes sur la stabilité du Sahel, qui est d’ors et déjà très fragiles. Ainsi, la seule certitude dont nos autorités disposent serait l’élimination des terroristes afin qu’ils ne puissent continuer leurs actes de terrorisme dans le Nord du Mali et le Sahel en particulier. En allant sur cette hypothèse, ces terroristes libérés, seront tracés par la Force Barkhane et ses alliés.
On se rappelle, lorsque le Président Ibrahim Boubacar KEITA avait été obligé de relâcher Wadoussene, il avait dit à l’époque ceci : “A sa place, j’aurais préféré rester en prison que de sortir”. Quelques mois après, voire des semaines plus tard, ce dernier a été abattu par la Force française dans la localité de Kidal.
Un scénario de ce genre peut-il advenir lorsque Soumaïla CISSE et Sophie PETRONIN seront libérés?
Il est clair que si des mesures draconiennes ne sont pas prises dans ce sens, ces éléments djihadistes libérés vont rester des menaces et pour le Mali et pour l’ensemble des pays du G5-Sahel, y compris l’Algérie, un pays frontalier du Mali. Les efforts jusqu’ici alors abattu pour la lutte contre le terrorisme aura été vain. Raison pour laquelle, certaines sources indiquent que l’Algérie serait mécontente de cette décision du Mali et de la France. Mais que ce pays frontalier du Mali aurait obtenu de son coté la garantie de la France.Toutefois, si l’acte humanitaire est tant salué par bon nombre de Maliens et par la sous-région, il demeure peu apprécié par les Organisations de défense des droits de l’homme : c’est de l’impunité et de l’injustice. Ces organisations estiment que cette libération de criminels est un acte extra-judiciaire. Certains se demandent la raison pour laquelle les autorités maliennes n’ont pas saisi cette occasion pour réclamer la libération des sous-préfets, des gendarmes, etc. qui sont encore en otage dans les mains des mêmes groupes.