Depuis plus d’une semaine, le village de Farabougou, dans la région de Ségou, est coupé du monde, encerclé par des hommes armés qui en interdisent l’entrée. Des tentatives de médiation ont été entreprises avec des notabilités locales, mais les habitants restent toujours cloîtrés chez eux.
« L’armée est déjà parvenue à un hameau, à environ dix kilomètres de notre village. Ils vont venir. » Cet habitant de Farabougou, qui communique avec l’extérieur grâce à son téléphone, se veut confiant, mais il n’ose toujours pas sortir du village. Il craint la présence des « jihadistes » – c’est ainsi qu’il désigne les hommes armés qui ont attaqué Farabougou il y a plus d’une semaine et empêchent depuis ses habitants d’en sortir. Les villageois joints au téléphone font état d’au moins six personnes tuées et neuf enlevées la semaine dernière.
Selon la primature, l’armée malienne a pourtant effectué des battues ces derniers jours, et mis en place une surveillance aérienne. « C’est désert », affirme cette source, qui explique que c’est l’impraticabilité des routes, à cause des pluies, qui constitue aujourd’hui la plus grande difficulté pour accéder à Farabougou. Un convoi a été préparé pour apporter de la nourriture et de l’argent aux habitants.
Chasseurs dozos
En attendant, les notables de la zone – maires, chefs de village, responsables communautaires et religieux – tentent de trouver ensemble une issue pacifique à la situation. Des chasseurs dozos seraient en effet tentés de prendre les armes, selon un chef traditionnel local.
Plusieurs notables de la zone expliquent enfin que la peur incite de nombreuses familles des villages alentours à se réfugier dans des communes plus éloignées.