L’ex-député Soumaïla Cissé et Sophie Petronin n’étaient pas les seuls détenus en otage dans le grand Sahel. La libération de ces deux personnalités en échange de 206 présumés djihadistes, s’il venait d’être confirmé, ravivent des interrogations alors que d’autres otages maliens, enlevés, bien avant eux, attendent toujours d’être libérés.
Détenues probablement dans le Sahel et par des groupes armés présumés terroristes proches de Iyad Ag Ghaly, cinq personnes dont un commerçant enlevées dans le cercle de Douentza restent toujours en otage. Ce rapt est intervenu entre Boni et Mondoro en septembre 2019. Les initiatives locales engagées par leurs familles en vue de leur libération n’ont pas porté fruit. Depuis, leurs parents avaient tourné le regard sur l’Etat, afin qu’il s’implique pour obtenir leur libération.
La nouvelle de la libération de l’ex-député non moins président de l’URD, Soumaïla Cissé, et de Sophie Petrona, une française, les deux, jusque-là détenus en otage par des éléments de Iyad Ag Galy devait s’étendre à d’autres personnes privées de leur liberté aux mains des ravisseurs en occurrence des Maliens. 206 présumés djihadistes libérés en échange seulement de deux personnes (un malien et une française) paraissent insignifiant, étant donné que des citoyens sont encore détenus en otage.
« 206 présumés djihadistes libérés pour obtenir seulement la libération de deux personnes, c’est beaucoup trop », estime un observateur indépendant qui selon lui, le gouvernement devait également profiter de cette situation pour aussi obtenir la libération de ses citoyens détenus en otage.
Hier mardi, selon plusieurs sources concordantes, un avion de l’armée de l’air a transporté vers Tessalit les derniers prisonniers libérés dans le cadre de la procédure. Le même avion pourrait retourner à son bord avec Soumaïla Cissé et Sophie Petrona, ajoutaient les mêmes sources.
Dans un communiqué, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) dirigé par Iyad Ag Ghaly s’est félicité d’avoir obtenu la libération d’autant des leurs. Du côté des autorités maliennes, jusqu’à hier soir, aucun communiqué dans ce sens n’avait été rendu public.
Mais, l’arrivée de la fille de l’ex-otage française à Bamako a été signalée, hier, dans la soirée pour accueillir sa mère. S’il faut saluer la libération du chef de file de l’opposition, il faut reconnaitre que la décision des plus hautes autorités du pays à libérer jusqu’à 206 présumés djihadistes alors que des Maliens restent encore en otage est une insulte au peuple malien.