Au Mali, les militaires ont pris la fâcheuse présentation de confisquer la Souveraineté populaire au nom de leur appartenance au peuple. Basta !
Le Rubicon vient d’être franchi avec ce coup de force de quelques officiers parachutés de nulle part, partis d’une mutinerie de la ville garnison du Mali, Kati, pour des histoires présumées de cagnottes, avant de se métamorphoser, illico, en putschistes. Certains d’entre eux ont déserté le nord, le centre ou le front tout court pour prendre goût avec les bureaux luxueux et climatisés, ventre bedonnant, avant de devenir des décideurs politiques…
Décidément, pour eux, la tutelle se présume. 60 ans d’indépendance, 4 coups d’État dont 3 commis contre des présidents démocratiquement élus, BIENVENUE dans la République des coups d’État, où l’homme est un loup pour son prochain… À part le putsch de Moussa Traoré qui dirigeait l’UDPM, le parti monopoliste d’État, jamais une Transition n’a atteint 2 ans, a fortiori 3 au Mali. Est-ce la preuve que le colonel Assimi Goïta et camarades sont arrivés au pouvoir pour eux-mêmes et se faire d’abord la poche ? Le peuple malien, à travers ce comportement, est déçu et se sent trahi par une horde d’officiers qui avaient pourtant promis la Transition la plus courte. Les 3 ans ne prouvent-ils pas, à satiété, une avidité pour le pouvoir et une propension à s’enrichir illicitement ? À ce jeu, le peuple n’a pas dit son dernier mot et tâchera, dans un baroud d’honneur, d’éviter une confiscation de victoire afin de rendre à César ce qui appartient à César. « Chassez le naturel, il revient au galop », car l’habitude est une seconde nature. Ces officiers ont des ambitions démesurées. C’est pourquoi il faut arrêter leur pulsion pathologique politique avant qu’il ne soit tard. Pire, ils prouvent, ici, leurs immaturités et amateurismes en mettant à nu leurs impréparations pour la gestion de la RES PUBLICA.