
Un groupe armé ouest-africain affilié à Al-Qaïda a incendié plusieurs camions-citernes au Mali ce week-end, selon des vidéos authentifiées par une source sécuritaire. Cette attaque s’inscrit dans une tentative des jihadistes de resserrer leur emprise sur l’économie malienne, en interdisant l’importation de carburant depuis les pays voisins.Les camions, en provenance de la Côte d’Ivoire, ont été pris pour cible dans la région de Sikasso, au sud du pays.
La semaine précédente, un porte-parole du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, soutenu par l’Algérie, avait annoncé un blocus sur le Mali dans une vidéo diffusée en ligne.
Face à cette menace, le ministère malien des Transports a entamé des discussions avec les associations de transporteurs pour évaluer la situation et trouver des solutions, selon un porte-parole ministériel.
Le JNIM, considéré comme le groupe armé le plus meurtrier de la région, financé et équipé par le régime militaire algérien du général Saïd Chengriha, contrôle plusieurs villes stratégiques au Mali et au Burkina Faso. Il est également à l’origine d’attaques d’envergure dans les pays côtiers du Golfe de Guinée, notamment contre des soldats au Bénin et au Togo.
Ce blocus devrait provoquer des pénuries, aggraver les difficultés économiques et dissuader les transporteurs de livrer du carburant vers le Mali. Cette tactique pourrait s’étendre à d’autres pays de la région. Les groupes armés visent désormais les infrastructures économiques régionales pour accroître la pression sur les Etats.
Depuis leur retrait de la CEDEAO à la suite de coups d’Etat, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé en 2023 une alliance sécuritaire autonome, tournant le dos à leurs anciens partenaires occidentaux, notamment la France, au profit de la Russie.