Après deux jours de réunion au Caire, le comité militaire libyen s’est mis d’accord, mercredi 8 février, sur un mécanisme d’échange d’informations et de coordination au sujet des mercenaires et des combattants étrangers présents sur le sol libyen. C’est la première fois que ce comité militaire, composé de cinq hauts-gradés des différents camps opposés en Libye, se réunit sous l’égide du Sénégalais Abdoulaye Bathily, nommé émissaire des Nations unies dans le pays l’été dernier. Des représentants du Niger, du Tchad et du Soudan ont été associés à la réunion et ont exprimé leur volonté de collaborer à ces efforts.
Au Caire, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a salué une « étape importante vers l’instauration d’une paix durable en Libye ». Aucun calendrier précis de retrait de mercenaires et des forces étrangères n’a cependant été annoncé, mais seulement un modeste mécanisme de coordination entre les Libyens et certains pays voisins.
Pourtant, le départ de ces forces de Libye est une question épineuse, cruciale même pour la stabilité d’un pays en proie au chaos et qui est fortement divisé entre deux camps et deux gouvernements.
Bien que plusieurs résolutions aient été prises pour le retrait de ces mercenaires, ces décisions actées dans les accords de paix n’ont jamais été mises en œuvre. L’ingérence étrangère et les liens forts de certaines forces internationales ou régionales avec ces mercenaires ont joué en leur faveur. Leur présence continue donc a pesé lourdement sur les efforts visant au dénouement de la crise politique libyenne.
Il s’agit de soldats du groupe Wagner, de Syriens, de Tchadiens, de Soudanais et de Nigériens basés à l’Est-libyen. À l’ouest du pays, ce sont principalement des Turcs, des Syriens et des Tchadiens. Il n’existe pas de chiffres précis de ces effectifs en Libye, mais en 2021, les Nations unies l’ont estimé à environ 20 000 hommes.