Les missions de l’UE dans le monde sous le feu de la critique

L’efficacité et la gestion de plusieurs initiatives de sécurité et de défense commune sont mises en cause, alors que sont discutées de nouvelles missions militaires en Afrique.

Constituer une Europe plus forte, plus active, plus présente sur la scène mondiale grâce, notamment, aux dix missions civiles et sept militaires qu’elle déploie dans le monde – en Afrique et au Moyen-Orient principalement – est l’un des objectifs de la « boussole stratégique » de l’Union, officiellement adoptée en mars. La politique de sécurité et de défense commune, qui entend renforcer la sécurité internationale et prévenir les conflits, atteint-elle toutefois ses objectifs ? La question a été relancée récemment de manière brutale, à Bruxelles, où les ambassadeurs débattent, depuis la fin mai, de nouvelles missions militaires au Niger, au Burkina Faso ainsi que dans un « Etat côtier identifié » – mais pas encore nommé – du golfe de Guinée.

Plusieurs missions civiles sont actuellement en difficulté. Au Mali, la formation de l’armée lancée en 2013 est « suspendue » depuis le mois d’avril – tout comme les livraisons d’équipements –, en raison notamment de la présence des forces russes du groupe Wagner et d’une hostilité croissante à l’égard de la France.

La mission de conseil aux forces de sécurité en Centrafrique, devenue le foyer le plus important des paramilitaires de Wagner, a, elle, été arrêtée fin 2021, alors que son mandat était censé durer jusqu’en août 2022. Une autre mission de formation, en Somalie, piétine en raison de la volonté d’autonomie du pouvoir et du manque de soldats à instruire. Quant à l’initiative maritime « Atalante » de lutte contre la piraterie et de stabilisation du pays, elle semble se limiter désormais à une tentative de contrôle du narcotrafic.