Seuls trois chefs d’État du continent prennent part à la rencontre parisienne annuelle : Umaro Sissoco Embaló, George Weah et Azali Assoumani. Douze d’entre eux étaient présents l’année dernière.
Les invitations ont été envoyées, mais beaucoup d’entre elles ne seront pas honorées. Cette année, les chefs d’État du continent africain ne se pressent pas pour assister à la 5e édition du Forum de Paris sur la paix, organisée par le président français Emmanuel Macron et qui a lieu ces vendredi 11 et samedi 12 novembre au palais Brongniart. Alors qu’en 2021, l’évènement rassemblait douze dirigeants du continent, dont le président ivoirien Alassane Ouattara, l’ancien président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, ou encore le chef d’État congolais Denis Sassou Nguesso, Paris semble cette fois-ci moins attrayant.
Pour cette cinquième édition, le Forum sur la paix, consacré aux crises multidimensionnelles – de la pandémie au réchauffement climatique en passant par la guerre en Ukraine et la problématique des réfugiés –, verra surtout beaucoup d’invités sud-américains. Le président colombien Gustavo Petro animera la session d’ouverture et le président argentin Alberto Ángel Fernández sera présent. L’actuel président du Forum, Pascal Lamy, sera d’ailleurs remplacé à partir de 2023 par l’ancien secrétaire général de l’OCDE, le diplomate mexicain Ángel Gurría.
De moins en moins de participants
Côté africain, trois chefs d’État ont prévu d’être présents. Le président de Guinée-Bissau et président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Umaro Sissoco Embaló, participe notamment avec Emmanuel Macron au panel consacré à l’universalisme en temps de guerre. George Weah, président du Liberia, et Azali Assoumani, président de l’Union des Comores, devraient être présents également.
Une bien maigre audience comparée à la première édition du Peace Forum, en 2018, qui avait rassemblé plus de vingt chefs d’État et de gouvernement africains – et 72 chefs d’État au total, dont Alpha Condé, Paul Kagame et Denis Sassou Nguesso.
Agenda chargé
Interrogée par Jeune Afrique, une source élyséenne souligne que « l’agenda diplomatique est chargé avec la COP27 ». De nombreuses rencontres ont en effet eu lieu aux mois d’octobre et de novembre entre les dirigeants africains, avec la conférence sur le climat de Charm el-Cheikh, mais aussi le sommet de la Ligue arabe des 1er et 2 novembre et celui de la Francophonie, à Djerba, les 19 et 20 novembre.
Ces contraintes de calendrier suffisent-elles à éclairer le faible nombre de chefs d’État africains ? La mise à l’écart de ses homologues africains par Emmanuel Macron au mois d’avril, lors du Sommet Afrique-France de Montpellier, pourrait être une autre piste d’explication…