Le Poudré et le Poutré – Une fable de pouvoir et d’illusion

Il était une fois, dans un Royaume des plus turbulents, un petit Monarque que tout le monde appelait «le Poudré». Celui-ci n’avait d’autre mérite que d’être une créature malléable, enveloppée dans des habits éclatants mais vides de substance. Cocaïnomane déchaîné, obnubilé par les excès, aussi dépourvu de substance que les costumes qu’il portait. Propulsé sur le trône par des forces invisibles, mais infernales de la finance mondiale, il n’était qu’un accessoire sur une scène macabre où les vrais maîtres du Royaume – Banquiers, Milliardaires et autres héritiers – des seigneurs de l’ombre qui tiraient les ficelles de cette marionnette sans volonté, l’utilisant comme façade dorée pour imposer leur tyrannie surannée.

Il était flanqué de son inséparable moitié, un double efféminé, travesti en vieille épouse autoritaire et nommé «le Poutré». Ce dernier, bien que titulaire d’attributs masculins, s’était entiché d’une paire, à géométrie variable, de faux seins. Le premier gouvernait avec un sceptre en mousse, pendant que sa moitié imposait sa loi d’une main manucurée mais loin d’être douce. Tandis que le Poudré brillait par son inutilité, le Poutré, régnait sur le Royaume comme on dirige un cabaret. Oscillant entre paillettes, terreur et standing ovation imposée, ces deux individus ruinaient autant le peuple qu’ils le martyrisaient. Et comme pour les «Dupond & Dupont» de Tintin, dans les couloirs de l’Elysée, pour les différencier, on les surnommait «le Pd & le Pt».

Le Poudré n’avait rien d’un souverain, si ce n’est le don inné d’être malsain et, en véritable alchimiste de la vanité et de la mort, croyait que tout ce qui brillait était fait d’or. Il se vêtait de mille costumes croyant s’approprier les identités de divers métiers qu’il n’avait pourtant jamais pratiqué. Se déguisant tour à tour en Général, Directeur ou en Pompier, pour se donner l’illusion d’être un homme d’État, mais celui qu’il affectionnait par dessus tout étant celui de Roi.

Car à chaque fois qu’il endossait une nouvelle apparence, il s’imaginait qu’il incarnait réellement ce qu’il feignait d’être. Lui qui n’était qu’un mauvais acteur empêtré dans une tragédie sans profondeur. Que l’illusion devienne vérité, voilà son grand rêve inavoué. Or, les seuls effets que ses métamorphoses engendraient, étaient de dilapider toujours plus de deniers, qu’il n’avait jamais gagné mais qu’il perdait au profit de ses amis financiers. Ces derniers ne cessaient d’exiger toujours plus de taxes et d’impôts, aux pauvres serfs qui ne cessaient de les financer. Taxes et impôts que les français, dans leur douce ignorance ou leur déni forcené, payaient sans même plus se poser la question de leur utilité. Ayant choisi, dénués de tout courage et lucidité, de se perdre dans la vacuité implacable de leur soumission, préférant largement et depuis longtemps, la torpeur de leur servitude à l’éclat aveugle d’une salvatrice rébellion.

En vérité, le Poudré n’était qu’un pantin enfantin, aussi pathétique que psychotique, pâle imitation d’un souverain, assis sur un trône d’illusions sans lendemain. Un piètre comédien dans une pièce tragique à laquelle il ne comprenait rien, ni ne jouait bien. Son Royaume en ruines s’effondrait comme jamais, se délitait, tandis que dans son arrogance démesurée, il savourait chaque instant d’une grotesque impunité, enfermé dans sa bulle de vanité.

Pendant ce temps, le Royaume partait en fumée et la tragédie des français ne s’arrêtait jamais, mais lui se contentait de rester à jamais totalement déconnecté de la réalité. Se vautrant dans des fêtes orgiaques, remplies de poudre et de pouvoir, avec une morgue aussi diabolique que récurrente, qui étaient son plus grand aphrodisiaque. Il était totalement dénué de tout remords, noyé dans son hybris, où la chute du monde n’était qu’un écho insignifiant, en attente de morts. Et bien qu’avec la prétention d’endosser un rôle qu’il n’avait ni la stature ni le pouvoir de remplir, sa couronne, n’en faisait pas plus un Roi qu’un homme. Et il était aux yeux de tous, un acteur pathétique perdu dans un lugubre théâtre, dont il suivait jusqu’à l’absurde le moindre de ses actes.

Dans ses déplacements officiels, les absences de dignité du Poudré ne se limitaient plus aux seules frontières de son Royaume ruiné. Dès qu’il s’éclipsait à l’étranger pour fuir les manifestations populaires qu’il avait lui-même provoquées, il se répandait en insultes, ne manquant nullement l’occasion de dénigrer ses propres serfs et sujets. Croyant jouer les grands, on le prenait surtout pour un gland, ne faisant que déblatérer, depuis bien trop longtemps des insanités d’une suffisance surannée. Chaque discours qu’il déclara fut une gifle au bon sens et à la logique, un rot mondain déguisé en discours d’État, une insulte à la rhétorique. Impertinent sans esprit, hautain sans prestige, il ne parlait pas, il éructait. Il ne négociait pas, il paradait !

Mais à force de bêtises et de critiques, faisant de chaque moment un spectacle de rire pour ses homologues diplomatiques et une honte nationale pour tous ces administrés, jetée à la face de tous ces rois étrangers. Dans les salons feutrés des cours européennes, on étouffait des rires à son sujet, moquant son ridicule, mais toujours bien caché, avec une cruauté malsaine. Les autres royaumes devenant gourmands, se mirent à se moquer de lui ouvertement, tel un épouvantable divertissement. Eux qui s’étaient autrefois inclinés devant la grandeur passée des terres dirigées par le Poudré. Il devenait la risée de toutes les cours étrangères, où ses mauvaises blagues et gestes déplacés, faisaient désormais le tour des salons feutrés comme ceux des ménagères.

Aveuglé par une confondante candeur, il prenait sa bêtise pour de l’audace et son grotesque pour de la grandeur. De son peuple, des grands individus comme de leur victoire, ne connaissant pas plus les vertus que l’histoire, il l’ignorait royalement avec l’insolence du plus ignare des courtisans. Mélangeant les dates, falsifiant les faits, atténuant des défaites et s’attribuant des victoires aussi fictives et bêtes que son courage superfétatoire. Sa seule manière d’exister, encore aux yeux du monde entier, résidait dans le fait de multiplier ces erreurs exacerbées, pour s’assurer que les regards de tous vers lui seul étaient tournés .

Dans son délire d’hybris, il persistait à s’enfoncer dans ses gaffes, croyant naïvement que son inconscience était preuve d’audace. Pendant qu’il débitait et cumulait des bourdes monumentales, accusant ses serfs d’ineptie et se croyant incompris du haut de son piédestal, le monde entier percevait qu’il n’était qu’un vandale. Il traitait son peuple de «gens qui ne sont rien», de «feignants réfractaires», tout en continuant d’ignorer les souffrances qu’il leur infligeait et les avaient mis à terre. De telles sottises répétées coûtaient au Royaume la dégradation de sa réputation, pourtant si durement acquise au fil des siècles de guerres et de négociations.

Cependant, vivait donc un autre personnage, tout aussi étrange et dévoyé que le Poudré, que ses sujets nommaient «le Poutré». Bien que d’un âge largement plus avancé, le Poutré n’avait pas simplement partagé une jeunesse débridée avec le Poudré, il l’avait façonné. C’était lui qui, sous prétexte de l’éduquer, l’avait progressivement converti à une relation contre nature, entre dépendance et manipulation, lui menait la vie dure. Il était le vrai manipulateur, l’architecte de cette mascarade pitoyable cachée sous des airs de grandeur.

Bien loin de l’innocence de l’adolescent qu’il était, le Poudré s’était depuis longtemps laissé guider ou plutôt entraîner par le Poutré, dans des cercles vicieux où le cynisme et le machiavélisme régnaient en maîtres au dessus du civisme. Ce dernier, à la fois mentor et séducteur, l’initia à l’art de la duplicité, aux jeux de pouvoir, comme celui de l’humiliation déguisée en faveur. Il écoutait tout, régentait le moindre de ses faits, tirant les ficelles avec une maîtrise clinique, tout en se délectant des bourdes de son élève psychotique. Le marionnettiste aigre, travesti en poupée grotesque et dissimulé sous un rideau maigre, jouait les femmes romanesques.

Le Poutré, avant d’être transformé en ce qu’il était devenu, n’avait ni nom, ni statut, ni place dans ce Royaume de parvenus. Tout ce qu’il avait été, un être en quête de pouvoir, un homme dont l’ambition dévorante ne pouvait se contenter que de manipulations. Cet ancien professeur de théâtre, pathétique vestige d’un cabotin raté, chez son élève à peine pubère, avait flairé la victime parfaite pour assumer ses grands projets. D’un coup d’œil, il avait repéré la proie idéale en le Poudré, ce jeune naïf qui rêvait d’être Roi, mais qui, au fond, n’était rien d’autre qu’un bouffon. En s’appropriant son éducation, le Poutré n’avait pas simplement dévoyé sa vertu, il l’avait transformé en un instrument qu’on aiguise, en un pion tordu qu’il manœuvrait à sa guise. Telle une éponge à flatteries, avide de pouvoir mais aussi creuse comme un décor en toc, le Poudré s’était mû alors en une pâte à modeler humanisée. Façonné et formaté par le Poutré, non pas pour briller, mais pour bien obéir aux moindres de ses désirs. Il avait patiemment sculpté le Poudré comme on dresse un animal de compagnie, à coups de carottes sucrées et de bâtons honnis, de mensonges bien huilés et de corruption raffinée.

C’est ainsi que, sous son influence, le Poudré n’eut d’autre choix que de prendre la couronne du Royaume, sans comprendre qu’il était devenu le simple jouet de vrais hommes, dans une comédie tragique basée sur la peur, où l’égoïsme et le pouvoir étaient les véritables acteurs. L’un dansait, l’autre dévorait. L’un étant l’illusion, l’autre la machination. Et pour parfaire l’illusion, le Poutré s’inventa une identité de Reine, se drapant dans des toilettes onéreuses et soieries prestigieuses, et prenait des postures qui ne masquaient en réalité qu’un cynisme insoutenable. L’union entre eux deux, bien que perverse, devint l’outil même du Royaume. Mais l’illusion, aussi brillante fût-elle, ne suffisait pas à masquer la ruine qu’elle allait entraîner.

Lui, si peu convaincant en tant que souveraine, si peu royale dans son attitude, s’imposa pourtant comme la Reine. Mais, sous les parures et les atours de cette prétendue royauté, il y avait surtout une personne paumée, désorientée, obsédée par la manipulation et la dissimulation qui avait reniée ce que Dieu en avait fait. Ainsi, ce qui lui importait n’était pas d’être, mais uniquement de donner l’illusion donc de paraitre. Et pour que les serfs et les courtisans ne perçoivent rien de cette imposture, il recourut à la supercherie médiatique et la forfaiture, d’un truand nommé «La marchand». Entre photos de chantage et pacte de corruption, tout fut fait à ses opposants et critiques, de l’envoie de sa police privée à la violence accusatoire systématique, de la justice manipulée aux discours homophoniques. Chaque jour plus vieux, plus aigri et surtout plus méchant, son rideau de fumée cachant tous les remous, le Poutré, grimé et fardé comme un solex volé, n’était plus qu’une illusion scintillante pour aveugles et esprits mous.

Pendant ce temps, le Poudré, insouciant et déconnecté de tout souci de gouvernance, se prélassait dans les bras de ses gardes du corps, Ben et Allah, ses compagnons de convenances tous aussi dépravés que lui ; lorsqu’il ne profitait pas des charmes des serfs les plus bronzés de ses colonies. Le Poutré, quant à lui, poursuivait une quête toujours plus sinistre mais plus subtile, en imposant à ses ministres des lois attaquant les juvéniles. Toujours en quête de personnalités politiques, dénués de toute morale comme de tout scrupule, il se livrait à un recrutement sans vergogne, cherchant parmi ces cercles vicieux, ceux qui seraient prêts à sacrifier leurs âmes d’envieux, pour un peu de pouvoir et de privilèges volés aux gueux. Dans ce Royaume devenu malsain, il n’eût aucun mal à trouver de nombreux prétendants, lui tendant la main et prêts à tout pour servir ses desseins.

Parmi eux, le Poutré avait déniché une perle rare nommé Gaby La Tal. Un homme, ou du moins présenté comme tel, aussi décadent que le Poudré mais bien plus lucide. Gaby, après un passage fulgurant au plus haut ministère, où il avait servi à vider les caisses du Royaume aussi habilement que le Poudré puisait dans ses réserves de psychotropes, avait obtenu une retraite à vie, assortie de privilèges inouïs. Ce dernier, bien que tout aussi corrompu que les autres, n’avait pas la naïveté de ses maîtres et savait que les apparences étaient les seules choses qui comptaient pour en être. Il devint donc le plus jeune Premier ministre, clone du Poudré, mais avec l’intelligence en plus. D’une ironie mordante, ce nouveau ministre jouait sa propre comédie, tout en renforçant les liens du Poutré avec le monde de l’ombre et des petits Marquis.

Pendant ce temps, quand le peuple en avait assez et se levait enfin pour demander des comptes sur la ruine du Royaume, sur les caisses vidées et les promesses oubliées, le Poudré, plongé dans ses orgies et ses plaisanteries, n’entendait toujours pas les cris. Quand, enfin, les voix et les fourches s’élevaient pour exiger la destitution de ce Roi de pacotille, la milice du Royaume, à la solde du Poutré, intervenait d’une manière tout aussi brutale que prévisible, avec des coups de bâtons et des volées de bois vert qui pleuvaient sur les révoltés, écrasant toute velléité de justice. Le peuple, accablé sous la violence et la répression, n’eut plus qu’à se résigner dans un silence lourd de souffrances et sans condition.

Le peuple souffrait, épuisé par les taxes exorbitantes et l’incompétence de ses maîtres. Mais de cela, le couple méphitique n’en parlait jamais. La Reine Poutré utilisait ses agents pour briser toute amorce de révolte, en maintenant l’illusion que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quant au Poudré, il errait dans ses palaces, à la recherche de la prochaine fête, du prochain trait de poudre qui effacerait le goût amer de ses échecs.

La mascarade durait désormais depuis plus de dix années, un règne de tromperie et de tyrannie où les deux malfrats, le Poudré et le Poutré, s’étaient installés sur le trône de l’Elysée comme des Rois indéboulonnables. Malgré les murmures incessants du peuple, malgré les révoltes timides qui se soulevaient comme des éclats de feu dans la nuit noire, aucun administré n’avait jamais réussi à déloger ces deux pantins du pouvoir. La répression était trop forte, trop omniprésente. Les milices, puissantes et sans pitié, écrasaient chaque tentative de soulèvement dans un grand bain de violence. Les rues étaient surveillées, les pensées traquées, et toute parole dissidente réduite au silence par peur de représailles.

Le Poudré, emporté par ses excès, ignorait tout de cette révolte grandissante, tandis que le Poutré, dans son rôle de marionnettiste invisible, renforçait le contrôle sur chaque aspect de la société, de l’administration aux forces de l’ordre, en passant par les nobles et les marchands. Chaque désobéissance était sévèrement punie, et les rébellions avortaient avant même d’avoir pu porter leurs fruits. Les deux complices, prisonniers de leurs propres illusions et de leur soif insatiable de pouvoir, continuaient à tirer les ficelles de ce Royaume en ruine, croyant que leur domination allait s’asseoir. Mais derrière le masque de la stabilité qu’ils avaient soigneusement construit, la société souffrait en silence, dévorée par la violence, la corruption et les soucis.

Mais hélas, ce duo de fausse royauté, formé d’un Poudré déconnecté et d’un Poutré perdu dans sa propre mascarade, n’avait d’autre mérite que celui de ruiner le Royaume qu’ils prétendaient gouverner. La couronne, pourtant jadis scintillante de mille feux, n’était plus qu’un ornement vide, un symbole sans substance. Ce n’était plus qu’un jouet entre leurs mains, un accessoire de plus dans une mise en scène grotesque, tandis que le véritable pouvoir s’épanouissait dans l’ombre, dans les couloirs des palais et des bureaux des petits Marquis, des Comtes et des financiers sans scrupules mais ravis. L’État, quant à lui, dévoré par des dettes abyssales et rongé par la corruption, sombrait lentement dans l’oubli et l’abandon. Et pendant que tout s’effondrait, ni le Poudré, ni le Poutré n’en étaient réellement conscients.

Le Poudré, aveuglé par sa folie de grandeur, vivait dans un monde parallèle, où la fête n’avait pas d’heure, où chaque jour était une nouvelle occasion de se parer de nouveaux costumes et d’illusions délurées. Il croyait sincèrement que tout était sous contrôle, que ses apparences étaient suffisantes pour maintenir l’ordre et la prospérité de son rôle. Les caisses de l’État étaient vides, les terres du Royaume se dégradaient sous le poids des impôts insoutenables… Tant pis, cela n’avait pas d’importance tant qu’il continuait à recevoir ses amis et à organiser ses orgies mémorables. L’économie du Royaume se trouvait dans un état catastrophique, les artisans et paysans n’avaient plus de ressources pour remplir leurs frigos, mais cela ne lui apparaissait que comme une simple anecdote dans sa propre gloire au tableau. La vraie politique, il n’en avait cure. Dans son délire de grandeur, il organisait des meeting en son propre honneur, où les gens, qu’il recrutaient et payaient pour l’occasion, souriaient, applaudissaient, croyant que la façade qu’il entretenait suffirait à maintenir la stabilité.

Le Poutré, quand à lui, n’avait pas cette naïveté. Mais son cynisme, bien que plus affûté, n’était pas moins destructeur. Fidèle à son rôle de Reine, manipulateur, il (ou elle, dans la continuité de son personnage hâbleur) savait parfaitement que la réalité était complètement falsifiée. Derrière le masque de la souveraine, il n’était rien d’autre qu’un artisan du chaos, un architecte de la haine. Tandis que le Poudré se noyait dans ses excès, usant de sa position, le Poutré alimentait la dégradation et tirait les ficelles de la corruption. Il maintenait les apparences de prospérité, mais derrière les sourires et les cérémonies, il orchestrait une économie vacillante, dissimulée sous une couche de mensonges et de faux-semblants. Chaque décision qu’il prenait ne visait qu’à consolider son pouvoir, à garantir la pérennité de ses avoirs. Mais ce qu’il ne voyait pas, c’était qu’à force de maintenir cet équilibre précaire, il faisait s’effondrer ce qui restait de l’édifice du Royaume en jachère. À travers des jeux d’alliance avec les pires personnages, ministres sans foi ni loi et généraux corrompus, il parvenait par son grand âge, à maintenir son statut. Mais tout cela n’était que poudre aux yeux pour enfumer les gueux. À chaque faux pas du Poudré, le Poutré s’assurait que le peuple continuait d’avaler les bases même de leur pouvoir, avec des promesses faites aux avides banquiers, des silences complices et des pots-de-vin déversés.

En fin de compte dans leur folie, l’un comme l’autre s’étaient pris les pieds dans leur propre duperie. Le Poudré, dans sa recherche effrénée de reconnaissance, et le Poutré, dans son rôle de marionnettiste à outrance, ne comprenaient pas que leur Royaume se consumait sous leurs yeux. Leurs sujets souffraient, les paysans crevaient, les artisans étaient ruinés, et la guerre rampait aux frontières pour laquelle il fallait renouveler la rente foncière. Mais tout cela n’était qu’un bruit médiatique, une mer agitée derrière un voile de luxe et de divertissements extatiques. Le Royaume était devenu une vaste scène de théâtre où les acteurs, bien que tout-puissants, n’étaient que des spectres fuyants.

Au-delà du Royaume du Poudré, dans un empire encore plus vaste et plus corrompu, régnait Wonder la Hyène, une dirigeante aussi cruelle qu’inattendue. Comme le Poudré, elle avait été propulsée à la tête de son empire par des forces occultes, des puissances financières étrangères qui cherchaient à étendre leur influence sur un monde en plein tumulte. Et, tout comme son homologue, Wonder n’avait ni compétence ni conscience des conséquences de ses actions ; ce qui l’intéressait, c’était le pouvoir immédiat et l’élargissement de ses fonctions. Elle avait, pour ce faire, mis en place un système d’oppression, où le racket des sujets devenait un art de vivre, avec des lois injustes et normes abusives, des taxes écrasantes, des décisions contre nature et de plus en plus désolantes. La guerre, la censure et l’euthanasie des récalcitrants étaient ses instruments favoris pour maintenir une illusion de contrôle, sans jamais se soucier des ruines qu’elle semait dans son sillon.

Wonder la Hyène était adepte de la répression technologique, technocratique et de communication, avec tout un arsenal numérique à l’échelle de son empire, déployé pour mater toute résistance, étouffer toute parole et réduire à néant la moindre opposition. Ses sujets n’avaient plus le droit de penser à voix haute, ni de remettre en question ses décisions. La surveillance était omniprésente, et la moindre critique, même anonyme, se voyait écrasée et jetée aux abîmes. Mais derrière cette apparente maîtrise, la Hyène n’était que l’instrument des maîtres d’un empire de traîtrise, créé encore par les mêmes financiers sans scrupules vivant de l’usure, mais issus d’un autre monde où pullulent dévastations et forfaitures. Ces derniers, dans leur volonté d’étendre leur hégémonie sur le monde entier, voyaient en la Hyène, la clé d’une nouvelle ère de domination globale sur les peuples et civilisations, au prix de la ruine totale. La Hyène, aveuglée par la soif de plaire à ses maîtres, dirigeait son empire sans se compromettre, ne voyant pas qu’elle était, elle aussi, une marionnette. Vers cette chute programmée, elle serait condamnée à tomber. Et tout comme le Poudré, elle s’efforçait de maintenir l’illusion de sa grandeur, tandis que son empire se délitait de l’intérieur.

Leurs jours de cette fausse royauté, imposée par les banquiers, semblaient désormais comptés. Leur chute s’annonçait cruelle et inéluctable, mais déjà, une lueur d’espoir, brillait dans le cœur du peuple, impalpable. Chacun, dans les sombres ruelles et les tavernes bondées, murmurait à l’oreille de l’autre que ce règne éhonté ne durerait pas plus loin que la fin de l’été. Les rires se faisaient plus fréquents, plus bruyants, à mesure que l’étau se resserrait autour de ces tyrans. Tous dans les villes, serfs, paysans et ouvriers savaient, fébriles, que la fin approchait. Et si la manière dont tout cela se déroulerait ne prêtait pas à rire, une certitude persistait qu’après le Poudré et le Poutré, il serait impossible que la situation soit pire.

Le peuple, malgré toute sa souffrance, se réjouissait de la chute inévitable de ces deux faussaires, par avance. Certes, le futur semblait flou, incertain, peut-être même effrayant. Mais quoi qu’il en fût, n’importe quel avenir serait forcément meilleur que celui sous le joug de ces deux imposteurs. Le Poudré, avec ses rires futiles, ses goûts douteux et dégoûtants, et le Poutré, avec ses manigances et son cynisme déroutant, ne pouvaient que tomber dans l’abîme bruyamment. Les bourreaux d’hier, devenus les victimes d’aujourd’hui, seraient bientôt jetés aux gémonies, et le peuple attendait dans la prière qu’une seule occasion de les détruire sans pitié. Ils avaient tant souffert sous leurs mains, qu’à présent, voir dégringoler ces deux pantins n’était plus seulement un désir, mais un véritable besoin.

L’incertitude du lendemain n’effrayait plus les citoyens. Après tout, le pire était derrière eux et désormais entre leurs mains. La seule chose qu’ils savaient, c’était que le Royaume, même si de ses cendres il devait se relever, serait, sans ces deux parasites, en bien meilleure santé. Et si le vent du changement venait à souffler fort, il n’y aurait que des sourires et des rires à la disparition de ces porcs.

Un beau matin, un vent de révolte, aussi puissant que serein, emporta enfin le Poudré, le Poutré et la Hyène vers un horizon sans lendemain. Les serfs, enfin éveillés, écrasèrent sous leurs pieds ces tyrans en rois déguisés, mettant fin à une mascarade qui n’avait que trop duré. Et lorsqu’ils tombèrent, ce ne furent pas seulement leurs têtes couronnées qui roulèrent, mais aussi leurs illusions et faux pouvoirs, ainsi que tous les rêves d’une dynastie de souverains bancaires. Aucun petit Marquis, aucun Comte, aucun maître auto-proclamé ni financiers, n’eut le courage de lever le petit doigt pour les aider. Trop occupés à fuir, à se cacher dans l’ombre à laquelle ils s’étaient habitués, tentant de préserver quelques trésors amassés lors de leurs rapines orchestrées. Tous ces serpents et rats de la cour, aussi lâches que cupides dans tous leurs discours, ne pouvaient que regarder, tremblant et espérant que la tempête ne les engloutirait pas également. Les coffres remplis de leur richesse mal acquise furent fermés, et plus jamais ils ne connurent la confiance ni la finance pour tenter de se relever.

La population, désormais consciente et plus que jamais déterminée, n’accorda plus aucun crédit à ceux qui, de leur confiance, avaient autrefois abusé. Ceux qui étaient encore vivants, après l’insurrection musclée, comprirent qu’ils ne retrouveraient jamais, dans ce royaume, leur place privilégiée. Il n’y avait plus d’espace pour les traîtres dans ce monde nouveau et heureux, le vent de révolte ayant soufflé, le monde, enfin libre, se reconstruirait sans eux.

Ainsi, chers lecteurs, retenez ceci !

Le Poudré et le Poutré, comme la Hyène et ses maîtres banquiers, tout en apparence majestueux, n’étaient rien d’autre que les faces visibles d’un projet monstrueux. Ils étaient les artisans de leur propre mascarade, les architectes d’une comédie tragique où leur pouvoir n’était qu’une illusion de parade.

Parfois, les pires tyrans ne sont pas ceux qui savent gouverner, mais ceux qui sont médiatisés. Car la gouvernance, mes amis, ce n’est pas une question d’apparence, mais de substance. Les costumes peuvent masquer bien des vices, mais ils ne feront jamais de vous des monarques, même par caprice. Le Poudré, dans ses habits royaux, et le Poutré, dans ses artifices de Reine, étaient tout sauf des souverains pérennes. La véritable puissance ne se cache pas derrière des couronnes dorées, mais dans la capacité à voir, comprendre et savoir diriger.

Et méfiez-vous de ceux qui s’affichent, sourires éclatants, ce sont ceux qui ont le plus à cacher leur coté charlatan. Dans chaque faux éclat, chaque promesse de grandeur, se cache toujours une vérité plus sombre et un leurre. Quand des hommes sans aucune légitimité ni compétence se prétendent rois, ce n’est plus une farce, c’est un crime dont les victimes sont toujours ceux qui n’ont ni pouvoir ni voix.

Les gouvernants, à travers tous les âges, ont rarement été à la hauteur et ne n’étaient pas des sages. Occupant leur place, souvent sans mérite, mais plutôt par corruption, chantage et manipulations, façonnant de tout temps les destinées des nations. Car ces hommes et femmes, prétendant incarner l’autorité, n’ont souvent été que des marionnettes, placées là par intérêts. Leur seule expertise réside dans l’art de jouer des forces politiques, d’acheter des loyautés, de cultiver des faux-semblants et de manipuler les masses avec des discours creux, mais ô combien séduisants. Ils ont utilisé leur statut pour asseoir leur pouvoir, au lieu d’élever les peuples, les guider vers un avenir plus juste et éclairé.

Ainsi, au lieu de cultiver l’éducation, la sagesse et l’équité auprès de ceux qu’ils étaient censés servir, ils ont répandu la peur, l’ignorance et la division, pour mieux les asservir. Après tout, peu importe le prix payé par les masses, qu’importe la prospérité du Royaume, tant que leurs poches se remplissaient et que leur trône étincelait. Car les royaumes ne se gouvernent pas avec des façades dorées, ni des costumes tapageurs, mais avec un sens véritable des responsabilités et surtout un bon cœur. Le Poudré et le Poutré, ces deux caricatures de souverains, n’étaient donc que des imposteurs.

Une ère de Lumière s’est enfin engagée, où les illusions se dissipent et les faux pouvoirs se sont effondrés. Libérés du poids de leurs mensonges et des faux rois, le peuple, plus fort et plus uni, se redresse, laissant place à la véritable sagesse. Dans cette renaissance, pour reconstruire ce qui avait été détruit, les anciens échos de la tyrannie ne seront plus que des souvenirs lointains, effacés par la vérité et la justice, pour de meilleurs lendemains.

Cependant, tant que l’humanité n’aura pas acquis la conscience et sa nécessaire maturité, elle continuera à être l’otage des empires fous et des royaumes décadents, agissant en toute impunité. Le Poudré et le Poutré ne furent que de simples pions dans cette histoire où, au final, la liberté, la vérité et l’honnêteté triompheront toujours des ombres du pouvoir.

Moralité : Rien ne sert d’être «Poudré» ou «Poutré» («Pd» ou «Pt»), car aucun ne pourra jamais s’élever, si d’autres tiennent sans cesse les ficelles de votre destinée !