À l’horizon 2022, le Niger espère quintupler ses capacités d’exportations d’hydrocarbures, grâce à un nouveau pipeline via Cotonou. Avec cet ouvrage, dont les travaux doivent démarrer en janvier prochain, Niamey entend renforcer sa place dans le cercle des pays producteurs de pétrole sur le continent. Les travaux vont débuter en janvier prochain.
Long de 1 982 km, dont 1 298 au Niger et 684 km au Bénin, l’oléoduc sera construit conjointement par la China National Petroleum Corporation (CNPC). Les travaux devront démarrer en janvier 2020, pour une mise en service du pipeline prévue en janvier 2022. La production sera destinée à l’export, via le port en eau profonde de Sèmè-Podji, au Bénin.
L’ouvrage permettra au Niger de multiplier par plus de cinq sa capacité d’exportation en la faisant passer de 20 000 aujourd’hui à 110 000 barils par jour. « Aujourd’hui, le 17 septembre 2019, est un grand jour pour le peuple nigérien. Nous venons en effet de lancer le plus grand projet de notre histoire depuis l’indépendance », a déclaré le président nigérien, Mahamadou Issoufou, en donnant le premier coup de pioche sur le site de Koulélé, situé à 90 km d’Agadem, dans la région de Diffa (Est du pays).
Un investissement de 4,5 milliards de dollars
Petit producteur de pétrole avec ses gisements dans le sud-est du pays depuis 2011, le Niger prépare son entrée dans la cour des grands producteurs d’or noir en Afrique de l’Ouest, derrière le Nigeria (plus gros producteur de la région, avec plus de 2 millions de barils/jour) et le Ghana (autour des 200 000 barils/jour).
L’infrastructure aura une capacité de transport de 4,5 millions de tonnes par an, soit 35 millions de barils. Huit stations de pompage doivent être construites, dont six au Niger et deux au Bénin. Le projet représente un investissement de 4,5 milliards de dollars américains (4 milliards d’euros).
Impact environnemental
En 2022, selon le président Mahamadou Issoufou, la croissance du Niger devrait s’établir à 12 %, soit six points de plus qu’aujourd’hui. D’après les projections, le pétrole, qui représentait en 2017 4 % du PIB, doit atteindre en 2025 et 24 % de la richesse nationale. Et rapporter environ 45 % des recettes fiscales (quelque 400 milliards de FCFA), contre 17 % en 2017.
Le projet doit entraîner la réalisation de plusieurs infrastructures routières et sociales dans les régions touchées par le pipeline. « J’ai demandé à la CNPC la réalisation de la route du pétrole qui va quitter la frontière avec la Libye pour venir à Dirkou-Bilma-Agadem jusqu’à N’Guigmi pour joindre la route Diffa-N’guigmi, à la frontière avec le Tchad », a assuré Mahamadou Issoufou.
En revanche, le projet ne sera pas sans impact environnemental. Les limites actuelles du site d’implantation des installations d’Agadez ont été repoussées en juin dernier par le gouvernement, et ce malgré une pétition lancée par l’organisation non gouvernementale Active Generation.