Le Hezbollah détient un groupe armé néerlandais dans la banlieue de Beyrouth

Depuis octobre, diverses ambassades de pays occidentaux dont la Grande-Bretagne ont fait venir forces spéciales & équipements de pointe sous prétexte d’évacuer leurs diplomates & leurs ressortissants.

Le personnel de sécurité du Hezbollah a arrêté six ressortissants néerlandais dans la banlieue sud de Beyrouth mercredi dernier, a rapporté Al-Akhbar le 2 mars.

Les hommes ont été trouvés en possession d’armes, de munitions et d’équipements de catégorie militaire.

Le gouvernement néerlandais a affirmé que les six hommes faisaient partie d’un groupe spécial chargé d’évacuer ses ressortissants si la guerre entre le Hezbollah et Israël prenait de l’ampleur.

Le Hezbollah a remis les hommes à la Direction du renseignement libanais, où ils ont été interrogés et maintenus en détention jusqu’à vendredi matin.

Des sources ayant parlé à Al-Akhbar ont déclaré que les six hommes prétendaient être des membres de l’armée néerlandaise simulant une tentative d’évacuation depuis l’intérieur de la banlieue sud. Le contact avec eux a été perdu après qu’ils soient entrés dans la banlieue sud et aient été arrêtés par le personnel de sécurité du Hezbollah. Deux employés de l’ambassade néerlandaise résidant dans la banlieue sud auraient participé à cette simulation ratée.

Cependant, le journaliste Hasan Illaik du média libanais Al-Mahatta a rapporté que les employés de l’ambassade n’étaient en fait pas des ressortissants néerlandais et que «l’ambassadeur néerlandais au Liban est rapidement arrivé au ministère pour faire pression en faveur de leur libération, sous prétexte qu’ils n’avaient commis aucun crime. C’est évidemment faux, car il s’agit d’une violation majeure de la loi et d’une menace importante pour la sécurité».

M. Illeik a ajouté que «ce qui est encore plus suspect, c’est que le groupe armé a prétendu avoir mené l’opération sans consulter sa propre ambassade. On a également découvert qu’ils avaient lancé leur opération depuis Kaslik», une ville côtière au nord de Beyrouth, «plutôt que depuis l’ambassade ou un lieu affilié à l’ambassade».

Ni l’armée libanaise ni le gouvernement néerlandais n’ont fourni de déclaration officielle ou d’explication sur l’incident.

Al-Akhbar a également rapporté le 2 mars que le service de sécurité du Hezbollah avait arrêté un ressortissant espagnol dans le quartier d’Al-Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, il y a plusieurs jours. L’homme filmait avec son téléphone dans la rue, affirmant qu’il était perdu et qu’il devait envoyer sa position à des amis qui viendraient le chercher.

Cependant, au cours de l’interrogatoire, il a été découvert que son téléphone contenait un programme avancé empêchant l’accès aux données stockées.

Des hauts fonctionnaires de l’ambassade d’Espagne sont alors intervenus pour obtenir sa libération. On a découvert par la suite que l’homme possédait un passeport diplomatique.

Les arrestations des ressortissants néerlandais et espagnols s’inscrivent dans le cadre d’un programme de mesures supplémentaires mises en place par les responsables de la sécurité du Hezbollah en réponse aux efforts accrus déployés par les services de renseignement israéliens et étrangers pour recueillir les informations nécessaires à l’assassinat de cadres du Hezbollah.

En décembre, Israël a assassiné Saleh al-Arouri, éminent dirigeant du Hamas, lors d’une frappe aérienne dans la banlieue de Dahiya, au sud de Beyrouth, et Ali Hussein Burji, important commandant du Hezbollah, en janvier, au Sud-Liban.

Depuis le début de la guerre, le 8 octobre, les ambassades de plusieurs pays occidentaux, dont la Grande-Bretagne et le Canada, ont fait venir des forces spéciales, des munitions et des équipements de pointe sous prétexte d’évacuer leurs diplomates et leurs ressortissants si la situation se détériorait.

Al-Akhbar a rapporté en novembre que de mystérieux vols de fret militaire étrangers, transportant potentiellement du matériel destiné à être utilisé contre le Hezbollah, atterrissaient sur les aéroports de Beyrouth et de Hamat.

Entre le 14 et le 20 novembre, neuf avions de différents pays de l’OTAN ont été enregistrés en train d’atterrir aux aéroports de Beyrouth et de Hamat, dont plusieurs en provenance de Tel-Aviv, selon Intelsky, un site web qui surveille les mouvements d’avions dans la région.