Dix ans après l’adoption de sa dernière résolution sur les actes de piraterie et les vols à main armée commis dans le golfe de Guinée, le Conseil de sécurité, à l’initiative du Ghana et de la Norvège, a souhaité mardi relancer les efforts régionaux et nationaux de lutte contre ce fléau.
Par la résolution 2634 (2022) adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil a condamné énergiquement les actes de piraterie et les vols à main armée en mer, notamment les assassinats, enlèvements et prises d’otages commis dans le golfe de Guinée.
Si le Conseil de sécurité souligne que c’est au premier chef aux États du golfe de Guinée qu’il incombe de lutter contre la piraterie et les vols à main armée en mer, il demande à tous les États de la région d’ériger ces actes en infractions pénales dans leur droit interne et d’ouvrir des enquêtes sur leurs auteurs, de les poursuivre et de les extrader.
Il demande également que soient traduits en justice « quiconque encourage, finance ou facilite intentionnellement de tels actes, y compris les cerveaux des réseaux criminels de piraterie ».
En outre, les États Membres de la région sont priés d’agir sans tarder, à l’échelle nationale et régionale et avec le concours de la communauté internationale, pour faire appliquer des stratégies nationales de sécurité maritime, notamment un cadre juridique harmonisé visant à prévenir et réprimer les actes de piraterie et les vols à main armée en mer.
Renforcer la coopération
Le Conseil de sécurité engage aussi les organisations régionales et le mécanisme Échange d’informations concernant le domaine maritime-Golfe de Guinée à renforcer la coopération relative à la sûreté et à la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée et à poursuivre la mise en place du dispositif de Yaoundé.
Il exhorte en outre les États Membres et les organisations internationales compétentes à aider les États de la région, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales, à veiller à ce que les mesures nécessaires soient prises pour empêcher que les produits d’actes de piraterie et de vols à main armée commis en mer contribuent au financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et dans le Sahel.
Avant le vote, le Ghana a présenté le texte en soulignant que l’insécurité maritime sape le développement des économies côtières de la région, laquelle est en outre aux prises à la recrudescence connexe du terrorisme et des coups d’État.
Le représentant a par ailleurs indiqué que la résolution découlait d’un processus de négociation qui a débuté en janvier, processus au cours duquel, a-t-il assuré, les préoccupations de toutes les délégations ont été prises en compte. Les compromis ont permis de conserver le libellé et d’atteindre le consensus, a-t-il précisé, avant de souligner que les dispositions du texte « ne s’appliquent que pour le golfe de Guinée ».