L’Algérie peut-elle devenir membre des BRICS ?

Et si les BRICS devenaient les BRICSA ? Abdelmadjid Tebboune en est persuadé : l’Algérie qu’il préside répond en grande partie aux conditions pour adhérer à ce club d’économies émergentes comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Qu’en est-il réellement ? Décryptage.

« L’Algérie s’intéresse aux BRICS en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique », a affirmé le président Abdelmadjid Tebboune devant la presse, le 7 août dernier. Plus encore, le chef de l’État a affirmé que l’éventuelle adhésion de son pays à ce club de pays aux économies dites émergentes pourrait être rapide. « Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura de bonnes nouvelles », a-t-il scandé, reprenant une position défendue depuis 2018 par Alger.

Les dirigeants du géant nord-africain sont en effet convaincus que le pays a les épaules pour intégrer ce groupe très sélectif, notamment grâce au programme de diversification économique adopté en 2016 et à l’accord de partenariat stratégique conclu avec la Chine.

Croissance du PIB, IDH, commerce…

Il est vrai qu’à plusieurs égards, la trajectoire économique du pays correspond à celle suivie par les cinq membres des BRICS. Sur le plan de la croissance économique, par exemple. Selon les données de la Banque mondiale, ces dix dernières années, la Chine, principale locomotive de ce groupe, affichait une croissance moyenne de 7 %, la Russie de 2,8 %, l’Inde de 6 %, l’Afrique du Sud de 1,4 %, et le Brésil de 1 %. L’Algérie, elle, indique une croissance de 2,2 % en moyenne par an.

Sur le plan commercial, l’Algérie fait figure de petit poucet aux côtés des géants BRICS

Des chiffres qui reflètent en partie l’impact très lourd du Covid-19 sur les économies de ces pays, qui tendent pourtant à remonter la pente ces derniers mois. L’économie algérienne a d’ailleurs commencé à se redresser, dès 2021, avec une croissance de 4 %, constate la Banque africaine de développement (BAD), qui souligne le rôle essentiel joué par la reprise de la demande extérieure, principalement pour le pétrole, dont la production s’est envolée. Cette hausse des recettes pétrolières a partiellement compensé l’augmentation des dépenses liées à l’investissement.