L’Afrique de l’Ouest utilise de plus en plus de drones contre les groupes terroristes

Depuis janvier, le Burkina Faso utilise des drones armés, ayant passé, comme ses voisins – le Togo et le Niger – commande en 2021 pour des Bayraktar TB2, de construction turque. La plupart des drones armés utilisés en Afrique sont produits par des partenaires du Sud, comme la Turquie, la Chine ou encore l’Iran. Et s’ils sont de plus en plus visibles dans les cieux, de la Corne de l’Afrique jusqu’au Sahel, ces déploiements ne suffiront pas à changer la donne face à la menace terroriste, selon des experts.

Lundi 19 septembre, un drone Bayraktar TB2 est repéré à l’aéroport de Mogadiscio. Les photos satellites sont publiées par la télévision Shabelle. C’est la première fois que ce type d’armement est aperçu en Somalie.

La semaine passée, plusieurs analystes ont observé les rotations régulières d’un aéronef au nord de Niamey, au Niger, qui ressemblait fortement à celles d’un drone également.

En Éthiopie, ce sont des drones iraniens qui ont été récemment aperçus dans le ciel tigréen. L’Organisation de promotion de la paix (Pax) néerlandaise, estime qu’Addis-Abeba dispose aujourd’hui d’une flotte acquise auprès de différents constructeurs : iraniens, turcs et chinois.

Avec ces contrats d’armement, toute une nouvelle diplomatie de défense se dessine en Afrique. Les partenaires du Sud offrent des technologies adaptées aux défis sécuritaires du continent, à moindre coût. Un virage raté par les pays riches, producteurs d’armements traditionnels.

Les drones ont notamment permis à Addis-Abeba de repousser la dernière offensive tigréenne. Mais les dommages collatéraux sont colossaux. L’ONU parle de centaines de civils tués en Éthiopie depuis janvier. Des soupçons de bavures sont également évoqués au Togo et au Burkina Faso.
L’acquisition de drones en Afrique de l’Ouest ne changera pas la donne dans la lutte contre le terrorisme

Alors que les trois pays d’Afrique de l’Ouest ont récemment acquis des drones armés turcs pour faire face à la menace terroriste, pour Akram Karief, journaliste spécialiste des questions de défense, ces acquisitions sont un avantage stratégique, mais ne suffiront pas à changer la donne.