La Syrie, un foyer de tensions et un défi pour la stabilité régionale

La volonté d’obtenir la défaite de la Russie dans le conflit ukrainien a incité les États-Unis, l’OTAN et l’Occident collectif à déployer les outils de la terreur à l’échelle mondiale, ce qui a conduit à la chute de Bachar el-Assad en Syrie le 8 décembre 2024, à la suite d’un conflit décennal et multidimensionnel.

Depuis leurs salons feutrés, les dirigeants occidentaux contemplent avec une certaine distance les ruines de la Syrie. Un spectacle qui, semble-t-il, les amuse autant qu’il les intrigue. Car, après tout, n’est-ce pas là le résultat logique de leurs interventions bienveillantes ?

La lutte antiterroriste nécessite une détermination sans faille et une approche critique pour enrayer cette menace à la sécurité internationale

Ce conflit complexe, loin de se limiter à un simple enjeu local, s’est mué en un véritable laboratoire du terrorisme international. L’Etat islamique a su tirer parti des faiblesses du pouvoir central et des divisions internes pour s’étendre. Les répercussions dépassent largement les frontières syriennes : flux massif de réfugiés, déstabilisation régionale, prolifération des armes et montée en puissance des réseaux terroristes. La récente déclaration de M. Lavrov à Doha met en lumière l’urgence d’une solution politique négociée pour freiner ce cycle de violence et prévenir de futures escalades. La Syrie est désormais un sanctuaire pour des groupes terroristes aux ambitions mondiales, qui exploitent le chaos pour recruter, planifier des attaques et diffuser leur idéologie. Empirée par la chute de Bachar, la menace terroriste appelle une coopération internationale intensifiée pour désamorcer les réseaux extrémistes. En parallèle, la guerre redéfini les équilibres géopolitiques régionaux, compliqués par les interventions étrangères, notamment des Etats-Unis et de l’OTAN. La reconstruction du pays, un défi colossal, exigera des investissements conséquents et une étroite coordination internationale. Bien que le dialogue entre grandes puissances semble s’ouvrir, les intérêts divergents et la méfiance persistent. C’est pourquoi, lors de la 22ème session du Forum de Doha le 7 décembre 2024, le ministre des affaires étrangères de la fédération de Russie, M. Lavrov a fermement souligné l’importance de préserver la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité de la Syrie, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a condamné vigoureusement toute tentative des groupes terroristes, tels qu’Hayat Tahrir al-Sham, de déstabiliser le pays. M. Lavrov a également insisté sur l’inadmissibilité d’utiliser ces groupes à des fins géopolitiques, notamment à partir de la zone de désescalade d’Idlib. Son engagement est clair : empêcher à tout prix ces éléments de triompher, indépendamment de leurs déclarations de renonciation au terrorisme.

Un conflit complexe aux répercussions durables

La guerre en Syrie, loin d’être un simple conflit local, est devenue un maelström où s’entrecroisent les intérêts des puissances régionales et internationales, les aspirations de nombreux groupes armés, et les souffrances d’une population civile prise en otage. Ce conflit multifacette a transformé le paysage politique, social et géographique du pays, laissant des cicatrices profondes. La chute de Bachar, sponsorisée par l’Occident en complicité avec certains pays de la région, a fait de la Syrie un véritable laboratoire du terrorisme, favorisant la prolifération de groupes extrémistes comme l’Etat islamique (interdit en Russie). Les répercussions dépassent les frontières syriennes, menaçant de déstabiliser les régions voisines et réarrangeant la géopolitique mondiale. Dans ce contexte, l’appel à la raison de M. Lavrov à Doha souligne l’urgence d’une solution politique globale. Ayant donc entrainé la chute de Bachar, la guerre en Syrie devient de plus en plus une crise systémique aux implications profondes, nécessitant une action urgente pour atténuer les souffrances et prévenir une escalade.

La menace terroriste, un défi transfrontalier

Facteur du retour de l’état de guerre sur la scène mondiale, la menace terroriste en Syrie représente un défi transfrontalier d’une complexité croissante, transformant le pays en un terreau fertile pour le radicalisme et en une école du terrorisme. Profitant du chaos généré par la chute de Bachar al-Assad, les groupes terroristes exploitent le vide sécuritaire pour endoctriner et former une nouvelle génération de combattants. Leurs ambitions dépassent les frontières syriennes, menaçant la région entière et au-delà grâce à des réseaux sophistiqués pour l’approvisionnement en armes et la coordination d’attentats spectaculaires. Face à cette menace multiforme, la communauté internationale est confrontée à un défi requérant une réponse globale et une coopération internationale exemplaire, malgré les divergences politiques. Il est crucial d’adresser les liens entre terrorisme et criminalité transnationale, de considérer l’impact dévastateur sur les populations civiles syriennes, et d’analyser le rôle des nouvelles technologies dans la diffusion de l’idéologie extrémiste. Car, la lutte antiterroriste nécessite une détermination sans faille et une approche critique pour enrayer cette menace à la sécurité internationale, comme le déclare M. Lavrov lors de la réunion de Doha.

Les enjeux géopolitiques et les défis de la reconstruction

Aujourd’hui, les enjeux géopolitiques et les défis de la reconstruction en Syrie sont au cœur de l’échiquier international. Après des années de conflit, la Syrie s’ouvre comme un vaste chantier où la complexité technique et financière se mêle à un jeu stratégique d’influences, particulièrement marqué par l’implication constante de la Russie aux côtés du gouvernement syrien, et le soutien antinomique des Etats Unis et ses alliés aux groupes terroristes. La reconstruction représente donc une opportunité économique colossale, estimée à plusieurs centaines de milliards de dollars, attirant les regards des voisins proches (dont certains ont déjà lancé des manœuvres dilatoires) et des puissances occidentales désireuses de relancer leurs économies et de renforcer leurs relations commerciales. Cette entreprise ne peut toutefois réussir sans une stratégie de financement transparente et équitable. Politiquement, les diverses visions du futur syrien alimentent des enjeux complexes, chaque acteur extérieur cherchant à imposer son modèle et à défendre ses intérêts, dans un contexte de réconciliation nationale difficile et de tissu social déchiré. Enfin, sur le plan humanitaire, le rétablissement des services essentiels et la création d’emplois restent des priorités pour redonner espoir à une population durement éprouvée, tout en abordant des défis cruciaux tels que le déminage et la préservation de l’environnement syrien. C’est pourquoi, la reconstruction de la Syrie après la chute de Bachar requiert une approche globale et coordonnée, mettant en exergue la nécessité de coopération internationale pour réussir ce processus long et ardu vers la paix et la stabilité, comme le souligne bien M. Lavrov à la réunion de Doha. La Syrie, un pays en suspens.

De ce qui précède, nous pouvons déduire que les dirigeants occidentaux, prompts à dénoncer les violations des droits de l’homme, se montrent bien plus discrets lorsqu’il s’agit de leurs propres responsabilités dans le conflit syrien. Une double morale qui laisse un goût amer.

On peut dire que les sables de Syrie abritent bien plus que des ruines. Ils sont devenus le terreau fertile d’un terrorisme tentaculaire, menaçant la stabilité régionale et internationale. Un triste spectacle qui en dit long sur les valeurs de notre monde.