L’armée française a annoncé vendredi la “neutralisation” au Mali, par la force Barkhane, d’un “cadre historique de la mouvance jihadiste au Sahel”, lié à Al-Qaïda, dont le nom était associé ces dernières années à de nombreuses attaques dans la région contre les forces maliennes et internationales.
L’armée française a tué le chef militaire de la branche sahélienne d’Al-Qaïda, le Malien Bah ag Moussa, au cours d’une opération aéroportée menée mardi soir dans le nord-est du Mali, a annoncé, vendredi 13 novembre, la ministre des Armées, Florence Parly.
L’ancien officier de l’armée malienne, également connu sous le nom de Bamoussa Diarra, était un lieutenant d’Iyad Ag Ghali, le chef touareg du Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans (RVIM), lié à Al-Qaïda.
“Cadre historique de la mouvance jihadiste au Sahel, Bah ag Moussa est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales”, souligne Florence Parly dans un communiqué, qui salue “un succès majeur dans la lutte contre le terrorisme”.
Les forces armées françaises ont neutralisé un haut cadre d'Al-Qaïda, ce 10 novembre au Mali. Je félicite nos militaires pour ce succès qui prive Iyad Ag Ghali d'un de ses principaux adjoints. Leur engagement, leur courage et leur abnégation nous rendent forts et fiers. pic.twitter.com/dx6JRgw3HJ
— Florence Parly (@florence_parly) November 13, 2020
La ministre des Armées précise que “d’importants moyens de renseignement ainsi qu’un dispositif d’interception composé d’hélicoptères et de troupes au sol” ont été mobilisés.
Cette intervention a été lancée alors que vient de s’achever une opération d’envergure de la force Barkhane et ses alliés africains et européens contre les groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique dans la zone dite des “trois frontières”, pendant laquelle des dizaines de jihadistes ont été tués.
Bah ag Moussa avait déserté l’armée malienne dès 2012 pour rejoindre la rébellion et fonder avec Iyad ag Ghali le groupe jihadiste Ansar Dine, devenu RVIM (ou GSIM ou JNIM, selon l’acronyme retenu) à la faveur d’une fusion avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes islamistes.
L’émir historique d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, a lui aussi été tué au cours d’une opération de l’armée française en juin dans le nord du Mali.
Le RVIM a libéré début octobre plusieurs otages, dont l’opposant malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Pétronin, dans le cadre d’un échange de prisonniers négocié avec Bamako. Le pouvoir malien souhaite désormais mener des négociations de paix avec la mouvance d’Iyad ag Ghali, malgré les réticences exprimées par la France, qui dispose toujours de plus de 5 000 soldats sur le terrain.