Guerre à Gaza : L’Iran démontre ses moyens de légitime défense

Pendant les cent jours de guerre d’Israël contre tous les habitants de Gaza, les membres de l’axe de résistance ont répondu à l’assaut.

Le Hamas à Gaza a attaqué avec succès les forces d’invasion israéliennes. Hier encore, il a lancé des missiles depuis le nord de Gaza vers Israël. Le Hezbollah au Liban a attaqué Israël à sa frontière. Des groupes de résistance irakiens ont attaqué des bases étatsuniennes en Syrie et en Irak. Les Houthis au Yémen ont attaqué des navires liés à Israël.

L’axe États-Unis/Israël s’est intensifié à partir de là. Israël a tué des responsables du Hamas qui vivaient ouvertement à Beyrouth. Il a également tué un responsable des CGRI en Syrie et un responsable du Hezbollah au Liban. Les États-Unis ont bombardé les Houthis ainsi que des groupes de résistance en Irak et en Syrie. Une attaque de l’EI, probablement provoquée par les États-Unis, a tué une centaine de personnes à Kerman, en Iran.

Après que les États-Unis ont attaqué des groupes de résistance irakiens en Syrie et en Irak, ils ont intensifié leurs attaques contre les bases étatsuniennes. Le Hezbollah a lentement accru la portée de ses réponses aux attaques israéliennes contre le Liban. Après le bombardement des États-Unis au Yémen, les Houthis ont répondu en ajoutant les navires des États-Unis et du Royaume-Uni à leur liste cible. Hier, un navire étatsunien a été touché par un missile houthi.

L’axe de la résistance est un ensemble de groupes vaguement liés à l’Iran. Le Corps des Gardiens de la Révolution iranienne a formé ces groupes. Mais il a fait beaucoup plus que l’entraînement militaire américain habituel, et le CGRI a encouragé les groupes à communiquer entre eux et à échanger leurs connaissances. Ils coopèrent maintenant à tous les niveaux. L’Iran a introduit de nouvelles technologies et de nouvelles armes et a enseigné à chaque groupe comment faire ses propres copies. Aujourd’hui, les services de renseignement du Hezbollah enseignent aux Houthis comment interpréter systématiquement les actions étatsuniennes. Les Houthis et les Irakiens échangent des plans de construction de missiles et de drones.

L’axe de la résistance est devenu un assemblage d’entités tout à fait autonomes qui ne dépendent plus des livraisons ou des commandes de l’Iran. Mais ils suivent tous la même idéologie anticolonialiste.

Les États-Unis ont tenté d’interrompre le développement de la résistance en tuant, en 2020, Qassem Soleimani, le commandant des CGRI et fondateur de l’axe de la résistance. C’était en vain. La résistance était déjà trop développée. Elle a continué de croître seule malgré les tentatives d’ingérence des États-Unis. Après la mort de Soleimani, le soutien iranien à ses partenaires de la résistance a augmenté :

«Lorsque le président Donald J. Trump a ordonné le meurtre du Maj. Gen. Qassem Soleimani, le chef de la force Qods, en 2020, «la réponse de l’Iran à l’assassinat de son héros national a été très mesurée», a déclaré Adnan Tabatabai, un expert de la politique du Moyen-Orient qui se concentre sur les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

Ce qui a suivi, a dit M. Tabatabai, c’est «ce que j’appellerais une grave crise de dissuasion pour l’Iran, car au cours des deux années suivantes en particulier, Israël a mené les opérations les plus humiliantes sur le sol iranien». Ils ont inclus le sabotage autour du site d’enrichissement nucléaire de Natanz et l’assassinat à distance du scientifique au cœur du programme nucléaire.

Mais dans les quatre années qui ont suivi, l’Iran a approfondi et nettement amélioré ses forces par procuration, en leur fournissant de nouvelles générations d’armes, la capacité de rassembler leurs propres armes et plus de formation».

Jusqu’à hier, tous les membres de l’axe de la résistance sauf un avaient répondu à l’attaque israélienne.

Hier soir, l’Iran lui-même s’est finalement joint à eux. Il a tiré des missiles balistiques de l’Iran sur deux cibles lointaines. Le siège du parti islamique turkestan lié à l’État islamique à Idlib, en Syrie, a été détruit. Un quartier général d’al-Qaïda aligné sur Hayad Tahrir al-Sham a également été touché.

Un autre barrage de missiles est descendu (vidéo) dans la ville d’Erbil dans le nord kurde de l’Irak. La maison de Peshraw Dizayee, un riche homme d’affaires kurde, a été touchée et détruite. Dizayee a fait beaucoup d’affaires avec les États-Unis et a vendu du pétrole de la région kurde de l’Irak à Israël en passant par la Turquie. L’Iran prétend que sa maison a servi de base au Mossad israélien. C’est du moins plausible.

At least 6 IRGC's Fateh-110 missiles hit the Mossad base in Erbil, Iraq.

The United States funds Kurdish separatist groups in this region, which engage in sabotage, terrorism and espionage against Iran. pic.twitter.com/C7AInoIfQV
— Iran Observer (@IranObserver0) January 15, 2024

La trajectoire la plus courte entre l’Iran et Idlib en Syrie est d’au moins 1200 kilomètres. L’Iran a ainsi démontré qu’il pouvait atteindre de manière fiable des cibles à cette distance. Les missiles utilisés, nommés Khaybar Shekan, ont une portée maximale de 1450 kilomètres.

Ces attaques sont un avertissement pour Israël et les États-Unis. L’Iran a montré qu’il peut frapper tout Israël avec des attaques bien ciblées sans avoir à déployer de soldats à l’étranger.

Si l’Iran est attaqué, il a la volonté et les moyens de réagir en nature.