« La symphonie africaine de Poutine » (2/2). Productions de contenus audiovisuels, financement de médias locaux, parrainage d’influenceurs « anti-impérialistes », campagnes de propagande sur internet… Les moyens déployés par Moscou pour promouvoir son action sont innombrables.
Ils sont plusieurs milliers, massés dans les travées du stade Barthélémy-Boganda de Bangui, ce 14 mai. Ils ne sont pas venus pour regarder un match des Fauves mais pour assister à l’avant-première d’un film un peu particulier : Touriste. Ce long-métrage russo-centrafricain tourné dans le pays retrace – et glorifie – l’action des « instructeurs » russes qui ont soutenu le régime de Faustin-Archange Touadéra, réélu en décembre 2020, face à la poussée de la rébellion de l’ex-président François Bozizé. Scènes de guerre où quelques Russes tiennent tête à des dizaines de rebelles, kalachnikovs qui crépitent dans tous les sens, héros blessé dans des combats mais qui s’en sort avec le sentiment du devoir accompli… Une sorte de blockbuster hollywoodien à la sauce moscovite, le tout en faisant la propagande des mercenaires russes sur les rives de l’Oubangui – sans aborder les accusations d’exactions qui les visent. Selon la presse russe, Touriste aurait été intégralement financé par Evgueni Prigojine, oligarque proche de Vladimir Poutine et patron de la nébuleuse Wagner.