Fin de l’accroissement naturel en France : doit-on s’inquiéter ?

Pour la première fois depuis longtemps, les décès sont supérieurs aux naissances en France. Est-ce vraiment une surprise, ou a-t-on tout simplement oublié de regarder les tendances ? Ce moment prévu est en réalité une conséquence de la fin de la transition démographique, engagée à la fin du XVIIIᵉ siècle.

Sans attendre le bilan annuel que l’Insee publie chaque année en janvier, l’économiste François Geerolf vient d’annoncer que le solde naturel de la France était d’ores et déjà négatif sur 12 mois (entre mai 2024 et mai 2025). Qu’est-ce à dire ? Le solde naturel, c’est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. Durant les 12 derniers mois, il y a donc eu plus de décès que de naissances en France.

Une surprise ? Pas vraiment, d’autant que quelques démographes comme Sandra Brée et Didier Breton avaient déjà interpelé sur cette éventualité. Une mise en perspective historique et internationale nous aidera à comprendre ce à quoi nous assistons aujourd’hui.

Un résultat attendu de la transition démographique

La mortalité correspond au nombre de décès comptés sur une année, que l’on exprime généralement sous la forme d’un taux brut en le ramenant à la population moyenne de l’année. La natalité est son équivalent pour les naissances. Leur différence donne l’accroissement naturel. En France, le taux brut annuel de mortalité au XVIIIe siècle était d’environ 35 décès pour 1000 habitants, contre 10 pour 1000 aujourd’hui. Le taux de natalité était à cette époque lui aussi à peu près égal à 35 pour 1000 : le taux d’accroissement naturel était donc faible.

Le passage de taux élevés de mortalité et de natalité (conduisant à un accroissement naturel faible) à des taux faibles (et donc à un accroissement lui aussi modeste, voire négatif) est désigné sous le terme de transition démographique. L’ouvrage de Jean-Claude Chesnais reste la référence pour comprendre ce phénomène, et rappelle bien les spécificités françaises. Ce moment démographique est cependant universel : il s’est amorcé en France et en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle avant de se produire partout ailleurs, avec plus ou moins de décalage dans le temps.

C’est habituellement le développement économique et le changement social qui sont évoqués pour expliquer cette transition. La diminution de la mortalité, en particulier celle de la mortalité infantile, se manifeste par une meilleure survie qui rend moins nécessaire d’avoir beaucoup d’enfants pour espérer garder une descendance. Dans la configuration habituelle de la transition démographique, le taux de mortalité diminue d’abord, tandis que le taux de natalité reste élevé : cette situation engendre un fort taux d’accroissement naturel. Ensuite, le taux de natalité baisse à son tour jusqu’à rejoindre le taux de mortalité, ce qui fait ralentir l’accroissement naturel. Ce dernier oscille finalement autour de 0, et peut même devenir négatif.

Si la France fut pionnière dans la transition démographique, le mouvement de sa natalité fut singulier : elle commença très tôt à baisser, entraînant une hausse très modérée de son accroissement naturel. Cela lui valut notamment de voir la population de l’Angleterre la surpasser.

À la fin du XIXe siècle, on mesure en France des taux d’accroissement naturels négatifs qui pourraient faire penser que la transition démographique est en voie d’achèvement : les taux bruts de mortalité et de natalité sont alors aux alentours de 20 pour 1000. Cela doit nous rappeler que la France a déjà connu des taux d’accroissement naturel négatifs.

Cependant, dès le début du XXe siècle, et à l’exception des périodes de guerre, l’accroissement naturel a repris en France, porté par une fécondité supérieure à 2 enfants par femme. La fécondité mesure le nombre moyen d’enfants qu’ont les femmes, et ne doit pas être confondue avec la natalité, c’est-à-dire le nombre de naissances dans une société donnée : celle-ci dépend en effet aussi du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants dans la population.

Les longues conséquences du baby-boom

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, partout en Europe, la fécondité repart à la hausse, entraînant une augmentation de la natalité. On appelle baby-boom cette période durant laquelle la France connaît le plus fort accroissement naturel de son histoire.

En 1973, lorsque le baby-boom s’arrête, la fécondité descend rapidement pour atteindre un minima de 1,66 enfant par femme en 1993 et 1994. Elle remonte cependant jusqu’à 2,02 en 2010, avant de reprendre sa chute jusqu’à aujourd’hui. Les naissances étaient plus de 800 000 par an en 2014, et chutent brutalement depuis : on en dénombre encore 663 000 en 2024, un chiffre relativement élevé qui s’explique par le nombre important de femmes en âge de faire des enfants dans la population. Grâce notamment à la baisse régulière de la mortalité à tous les âges, l’accroissement naturel n’avait jusqu’alors pas trop faibli. Néanmoins, on note depuis 2005 une hausse du nombre de décès, due à l’arrivée en fin de vie des générations nées avant la 2ee guerre mondiale. Ce mouvement s’intensifie avec le vieillissement des baby-boomers, nés à partir de 1946.

Les autres pays européens ont connu des dynamiques bien différentes : Italie, Espagne, Portugal, Grèce expérimentent depuis les années 1990 un accroissement naturel négatif, dû à des fécondités très faibles – depuis plusieurs décennies en dessous de 1,5 enfant par femme pour beaucoup de pays. En Allemagne, cette situation dure depuis le milieu des années 1970.

Dans ce contexte, la France a donc longtemps fait figure d’exception. Si la natalité ne remonte pas dans les mois qui viennent, 2025 sera ainsi la première année où ce pays connaîtra un accroissement naturel négatif depuis plus d’un siècle, hors périodes de guerre.

Quelles conséquences pour la croissance de la population française ?

La population française doit, depuis longtemps – on pourrait presque dire depuis toujours – sa croissance démographique générale à sa croissance naturelle. L’accroissement de la population lié aux migrations, bien que toujours positif, était jusqu’ici bien moindre que la croissance naturelle.

Aujourd’hui, le solde naturel devenant négatif, c’est le solde migratoire (c’est-à-dire la différence entre le nombre d’arrivées et de départs du territoire) qui va assurer la continuité de la croissance démographique française. Celle-ci ne va donc pas cesser, même si elle va ralentir : elle reposera par ailleurs davantage sur l’immigration que sur sa dynamique naturelle. Il n’en demeure pas moins que le nombre de naissances reste supérieur à 600 000 par an, alors que les arrivées de migrants sur le territoire n’atteignent que 250 000. Cela correspond, une fois déduits les départs, à un solde migratoire de 100 000 à 150 000 personnes par an.

Il naît ainsi largement plus d’enfants sur le territoire français qu’il n’y arrive de nouveaux résidents. La fécondité de ces derniers se calque par ailleurs rapidement sur la fécondité des pays d’accueil. Non seulement le risque d’un « grand remplacement » n’est pas réel, mais des études relativement récentes études soulignent également que le modèle d’intégration français fonctionne encore très bien.

Le vieillissement de la population va maintenir mécaniquement la mortalité à un niveau plus élevé pendant plusieurs décennies. La natalité ne pourra, quant à elle, remonter que si la fécondité augmente. Or, il est difficile d’y voir clair sur les conditions qui pourraient permettre une telle hausse de la fécondité : si celle-ci est d’abord liée aux envies individuelles des couples, les facteurs qui influencent ces envies sont difficiles à modéliser.

Vers la fin d’une exception française

La fécondité et la natalité françaises sont longtemps restées des exceptions en Europe, et, hormis quelques démographes, peu ont vu venir le décrochage des naissances à compter de 2015. Avec 10 ans de recul, on comprend désormais que les tendances ont changé. Si le basculement vers des soldes naturels négatifs n’induit pas à proprement parler de rupture, il s’agit tout de même d’un moment symbolique, qui remet sur le devant de la scène la question de l’évolution de la population française et des conséquences possibles de cette évolution pour la société.

Ces conséquences sont variées et affecteront assurément l’économie – à commencer par le financement des retraites. Des questions culturelles et géographiques se poseront sans doute également, puisque cette situation viendra interroger la place des jeunes dans une société où ils seront de moins en moins nombreux, tout en accentuant les inégalités entre les territoires en fonction du nombre de seniors y résidant.

Ce n’est cependant pas non plus tout à fait un saut dans l’inconnu : la société allemande est confrontée à cette situation depuis 50 ans, la plupart des autres pays européens depuis au moins une trentaine d’années. La société française devrait, elle aussi, pouvoir s’y adapter.

Veton Nurkollari: It would be a shame to compromise

Veton Nurkollari, or xhaxhi (uncle), as he is affectionately called by many, is resolute about the activist spirit of Dokufest. An international documentary and short film festival he co-founded 24 years ago in Prizren, at a time when the city had no functioning cinema in the aftermath of the Kosovo war, Dokufest has emerged as one of the most important film festivals in southeastern Europe, having become a qualifying-festival for the BAFTAs and the European Film Academy.

The Lithuanian Language Chief Let Slip What He Really Thinks About The Polish Minority

Although he soon thereafter half-heartedly walked back his threat to close Polish schools, his words reminded Lithuania’s largest minority that existing discriminatory practices against them could always intensify, which in turn draws attention to the scenario of identity-driven conflict in the future.

There was a brief scandal in Polish-Lithuanian relations last month that barely generated any media attention outside of those two. Chairman of the Lithuanian State Language Inspectorate Audrius Valotka declared that “there should be no Polish and Russian schools at all. Why do we have to create and maintain all sorts of language ghettos in Šalčininkai?” This prompted a condemnation from the Polish charge d’affaires in Vilnius and Valotka half-heartedly walking back his comments in a Facebook post.

EXCLUSIVE: After Fatal Car Crash, Ukrainian Tycoon Dyminskyy Secured Greek Residency and Serbian Citizenship

Petro Dyminskyy, who was named a suspect at the time of a fatal car collision, is still wanted by Ukrainian authorities. The investigation has been suspended while his current whereabouts remain unknown.

Eight years ago, a Mercedes Benz crashed into another car on a highway in western Ukraine, killing a 31-year-old woman. Photos captured the Ukrainian tycoon Petro Dyminskyy at the scene of the accident, though it was not confirmed if he had been the driver. Four days later, he reportedly left the country on a private jet.

Les racines profondes de la géopolitique actuelle

La Chine, la Russie et l’Iran : quel est leur dénominateur commun ? De toute évidence, ce sont les principaux rivaux géopolitiques des États-Unis aujourd’hui. Comme l’a récemment écrit Ross Douthat dans un article d’opinion publié dans le New York Times, intitulé «Qui est en train de gagner la guerre mondiale ?», «il est utile pour les Américains de réfléchir à notre situation en termes globaux, avec la Russie, l’Iran et la Chine comme une alliance révisionniste qui met notre puissance impériale à l’épreuve».

ARTIFICIAL INTELLIGENCE’S GROWING ROLE IN MODERN WARFARE

Artificial intelligence is rapidly changing modern warfare, as seen in the Russia-Ukraine conflict. Drones now cause 70–80% of battlefield casualties, with both sides developing AI-powered targeting systems. AI has boosted first-person view drone strike accuracy from 30–50% to around 80%. David Kirichenko points to the rising ethical concerns about machines making life-or-death decisions. While AI increases lethality, human involvement in logistics and final judgment remains crucial for battlefield operations. The conflict is also providing extensive battlefield data to train these systems and shape the future of warfare.

L’UE, après la défaite, l’effondrement ?

Même si officiellement aucun traité de paix n’a été signé à Anchorage, il semble que la situation du conflit ukrainien soit tout de même en voie d’amélioration. Je critique souvent Trump sur ce blog notamment sur les questions économiques, mais il est indéniable que son élection a calmé en partie la montée en tension que les néoconservateurs américains et les démocrates provoquaient. Le fait que les deux puissances nucléaires que sont la Russie et les USA se soient mis autour d’une table aurait dû être accueilli avec beaucoup plus d’enthousiasme du côté européen. Mais on voit bien que l’UE et ses petits serviteurs à commencer par notre pathétique président n’ont eu de cesse de vouloir faire capoter cette rencontre. Mais nous reviendrons sur cette question européenne par la suite.

The EU ‘Elites’, Part II

This is technospeak for censorship, but you already knew that because this is what the “fact-checkers” at Facebook and Twitter did on behalf of the Biden administration and the FBI until Elon Musk bought Twitter and President Donald Trump was re-elected.

Trump’s Monroe Doctrine 2.0 Meets a Multipolar Hemisphere

A recent article published in The Hill celebrated the revival of the Monroe Doctrine under Donald Trump by suggesting that U.S. pressure is displacing China from Latin America. But this view misreads both the nature of U.S. influence and the political and economic dynamics shaping the region. What we are seeing is nothing short of coercion by an empire attempting to secure its declining grip on a hemisphere that is increasingly multipolar and pragmatic in its economic policies.

Europe Is Preparing for War — But Not for Protecting Civilians

At the recent annual summit of the North Atlantic Treaty Organization (NATO), US President Donald Trump pressured member states to increase their defense spending. The alliance ultimately adopted a target for member states to increase defense spending to 5% of their Gross Domestic Product (GDP) over 10 years. While this appears to be a shift in policy, it is more accurately a continuation of a trend that began on Feb. 24, 2022, when Russia launched its full-scale invasion of Ukraine. However, the rush to expand Europe’s arsenals and armies risks leaving behind one critical priority: preparedness to protect civilians if a war erupts on European soil.