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Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne connaissent un développement des mouvements djihadistes, notamment al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région sahélo-saharienne, Boko Haram dans la région du lac Tchad, Al-Shabaab dans la Corne de l’Afrique, Ansar al-Sharia et l’organisation État islamique (EI) dans la région du Maghreb. Ces groupes ont mené de nombreuses attaques à l’origine de dizaines de milliers de victimes et du déplacement de millions de personnes. Entre 2002 et 2017, seize pays africains sont frappés par des attaques djihadistes : prises d’otages, enlèvements de civils, attaques sporadiques de casernements militaires, attentats-suicides dans des églises, des mosquées, des écoles ou des marchés, occupation de territoires, allant parfois jusqu’à vouloir imposer à ces territoires une administration djihadiste. Des milliers de jeunes Africains issus de milieux sociaux et économiques divers sont piégés par les discours djihadistes. Nombre d’entre eux ont rallié les rangs de groupes qui opèrent sur le continent africain, ou l’EI en Syrie et en Irak [Benmelech et Klor, 2016, p. 16]. À l’heure où l’EI perd le contrôle de plusieurs de ses bastions au Moyen-Orient, il ne fait guère de doute que certains djihadistes chercheront refuge en Afrique. Autant d’évolutions qui témoignent que le continent africain est devenu l’un des foyers du djihadisme dans le monde.