Sur le continent, les passeports sont souvent plus onéreux qu’ailleurs, ouvrent moins de portes et sont fabriqués par des entreprises étrangères. « Jeune Afrique » a passé au crible le marché opaque et stratégique de ces précieux sésames.
Pas moins de 110 000 F CFA, soit environ 167 euros. C’est ce que les Camerounais devront débourser à compter du 1er juillet pour obtenir un passeport. Cela correspond à une augmentation de 46 % par rapport au tarif actuel, et en fera le document d’identité le plus cher d’Afrique. La raison invoquée pour justifier cette hausse aussi soudaine qu’importante – le passage au biométrique – peine d’autant plus à convaincre l’opinion publique que le pouvoir de ce sésame délivré par Yaoundé reste très faible au regard de celui d’autres pays.
Et sur le continent, le cas est loin d’être isolé. En RDC, le passeport coûtait jusqu’en novembre 2020 pas moins de 185 dollars (environ 155 euros), et les conditions d’attribution du marché de sa fabrication à la société Semlex ont donné lieu à un scandale de corruption présumée impliquant des agents de l’entreprise belge et des proches de l’ancien président Joseph Kabila.