Nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine de 34 ans avait participé au coup d’État du lieutenant-colonel Damiba, en janvier. Surfant sur le mécontentement des officiers de sa génération à l’égard de leur aîné, le voilà désormais à la tête de la transition burkinabè.
Lorsqu’il a été désigné comme le meneur des putschistes, certains n’ont pas manqué de pointer sa ressemblance avec Thomas Sankara. Outre le même béret rouge, Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina Faso depuis son coup d’État réussi contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, partage plusieurs points communs avec l’icône nationale : tous les deux capitaines, tous les deux arrivés au pouvoir à 34 ans, et tous les deux auteurs d’un putsch contre des militaires eux-mêmes arrivés au pouvoir par la force huit mois plus tôt…
Ici s’arrête néanmoins la comparaison. Car la situation de la Haute-Volta en 1983 et du Burkina Faso actuel n’ont rien à voir. Près de quatre décennies après la révolution sankariste, le pays des hommes intègres est au bord du chaos, rongé de toute part par une insécurité galopante. Malgré ses promesses, Damiba, aux manettes de ce navire à la dérive