Le groupe Boko Haram a confirmé la semaine dernière la mort de son chef historique, Abubakar Shekau. Celle-ci avait déjà été annoncée par le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) deux semaines auparavant. Après sa disparition, que reste-t-il du groupe Boko Haram ? Quels sont les nouveaux rapports de force entre les jihadistes de l’Iswap et les hommes restés fidèles à Shekau sur les pourtours du lac Tchad ?
Abubakar Shekau a trouvé la mort aux alentours du 18 mai, après avoir fait sauter sa ceinture d’explosif afin d’échapper au groupe jihadiste rival, qui l’avait encerclé dans son bastion de la forêt de Sambisa. Difficile à ce stade de savoir si Abubakar Shekau aura réellement un successeur, ni même si Boko Haram survivra réellement à la mort de son chef.
Dans la vidéo diffusée mercredi dernier 16 juin par la faction Bakura de Boko Haram, aucune mention n’est faite d’un nouvel imam qui aurait pris la tête du JAS (Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’adati wal-Jihad), jusque-là dirigé par Shekau.
Le chercheur Vincent Foucher indique que les informations émanant de la région de la Sambisa laissent entendre que de nombreux lieutenants d’Abubakar Shekau se seraient d’ores et déjà ralliés à l’Iswap.
Le groupe État islamique semble assez sûr d’avoir repris le contrôle de ce bastion et aucune information sur de possibles résistances ne remonte pour l’instant des autres régions contrôlées jusque-là par les hommes de Shekau, selon l’analyste.
Seule la faction Bakura, implantée sur les rives du lac Tchad, semble pour l’instant faire de la résistance. Pas de quoi faire basculer le rapport de forces, depuis longtemps favorable à l’Iswap dans la région.