La France va maintenir sa présence militaire au Mali, a confié à la presse la ministre française des Armées, Florence Parly, à l’issue d’une rencontre, lundi à Bamako, avec son homologue malien Sadio Camara.
“La France ne quittera pas le Mali et reste déterminée dans la lutte contre le terrorisme”, a déclaré la ministre française en inscrivant sa visite dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre les deux pays.
“Depuis huit ans, la France, à la demande des autorités maliennes, a fait le choix d’accompagner le Mali dans la lutte contre les groupes armés terroristes. La France a fait le choix de souffrir et de fédérer ses partenaires autour d’une vision commune avec et pour le Mali”, a affirmé Mme Parly.
Pour elle, il est temps de faire “évoluer le dispositif en densifiant la coopération” pour aider à la restructuration des Forces armées maliennes (FAMa). Elle a également souligné qu’il était “impératif aujourd’hui de réassurer les FAMa du soutien aérien de la France et de ses partenaires”.
“Nous ne quittons pas le Mali. Cette articulation de notre dispositif, nous la voulons organisée et méthodique”, a déclaré la ministre française quant à la question relative au retrait de la force Barkhane.
La coalition internationale qui se met en place autour de la force européenne “Takuba” va agir “sur l’ensemble des segments dans le champ économique, la gouvernance et le développement pour aider le Mali”, a-t-elle ajouté.
La visite de Mme Parly intervient sur fond de polémique liée à un éventuel contrat entre le Mali et le groupe russe Wagner qui prévoirait que 1.000 mercenaires russes seraient bientôt déployés au Mali en proie à une crise multidimensionnelle depuis 2012, rappellent des observateurs locaux. Selon des médias français, une fois la transaction conclue, la société Wagner devrait toucher 6 milliards de francs CFA, soit 9,1 millions d’euros.
“Il y des partenaires qui ont décidé de quitter le Mali pour se replier sur d’autres pays, il y a des zones qui sont abandonnées. Est-ce qu’il ne faut pas avoir des plans B ?”, s’est interrogé le Premier ministre de transition malien, Choguel Kokalla Maïga, dans un entretien accordé à des chaînes privées de télévision la semaine dernière.
Cependant, dans un communiqué publié le 19 septembre, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a dénoncé “des rumeurs et des articles de presse commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement du Mali et de ses dirigeants”.
Depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise sécuritaire, politique et économique. Les insurrections indépendantistes, les incursions djihadistes ainsi que les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré la présence des forces onusiennes (MINUSMA), françaises (Barkhane) et européennes (Takuba), observe-t-on sur place.