Entre managers chevronnés aux commandes des filiales et membres influents de l’élite politico-économique franco-tunisienne, la plus célèbre fratrie du business tunisien a su forger une garde rapprochée aussi sélect qu’influente. Jeune Afrique a mené l’enquête.
Premier banquier du pays, géant de la grande distribution et de la téléphonie, concessionnaire et hôtelier de luxe… Le groupe Mabrouk, dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros, est un champion de l’économie tunisienne. Preuve de vitalité entrepreneuriale pour les uns, parangon du capitalisme rentier pour les autres, l’empire dirigé par Mohamed Ali, Ismaïl et Marouane Mabrouk (respectivement âgés de 56 ans, 55 ans et 49 ans) ne laisse pas indifférent.
Son essor durant les années Ben Ali puis les démêlés avec la justice de Marouane, un temps beau-fils de l’ancien président tunisien, incitent les enfants du fondateur Ali à conserver un profil bas. Au sein de la fratrie, chacun a son pré carré : alors que l’aîné, au conseil d’administration de Monoprix, supervise la grande distribution et que le benjamin demeure aux manettes d’Orange Tunisie, le cadet concentre le plus de responsabilités à la tête de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) et de Saïda, le pôle agroalimentaire. Alors que leurs sociétés attirent la fine fleur des compétences locales et internationales, Jeune Afrique lève le voile sur leur réseau.