Les gardes-côtes tunisiens ont repêché leurs corps au large du port de Sfax, dans le centre de la Tunisie. Ces migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, tentaient de rallier l’Europe.
Vingt et un cadavres de migrants ont été repêchés, dimanche, par la garde maritime tunisienne après le naufrage de leur embarcation, a annoncé, lundi 5 juillet, la garde nationale (gendarmerie). Partis de Sfax, dans le centre de la Tunisie, ces migrants étaient tous originaires d’Afrique subsaharienne et tentaient de rallier clandestinement l’Europe. Cinquante personnes ont pu être secourues, selon la même source.
Depuis le 26 juin, quatre embarcations parties de Sfax ont fait naufrage, 78 migrants ont été secourus et 49 cadavres repêchés après ces drames, selon la garde nationale tunisienne. Par ailleurs, le 3 juillet, un bateau parti de Libye avec 127 passagers à bord a coulé au large de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Quatre-vingt-quatre migrants ont été secourus et 43 ont disparu, avait fait savoir, samedi, le Croissant-Rouge tunisien.
Les départs de Tunisie vers les côtes européennes ont atteint en 2020 un pic inédit depuis 2011. La majorité des candidats à l’exil ne sont, désormais, plus des Tunisiens. Les étrangers, essentiellement des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, constituaient 53 % des migrants arrivés de Tunisie en Italie au premier trimestre 2021, selon l’ONG Forum tunisien des droits économiques et sociaux.
369 migrants secourus par l’« Ocean-Viking »
Au large de la Libye, 369 migrants ont été secourus dans la nuit de dimanche à lundi par l’Ocean-Viking, le navire de secours en mer de SOS Méditerranée. Le bateau en bois a été signalé « en détresse dans la région de recherche et de sauvetage libyenne » dimanche en fin d’après-midi, a déclaré une porte-parole de l’ONG, et les opérations de sauvetage ont ensuite duré plus de cinq heures. Parmi les 369 personnes secourues à son bord, SOS Méditerranée a recensé neuf femmes, un nourrisson, deux enfants et 110 mineurs non accompagnés, originaires notamment d’Egypte, du Bangladesh ou d’Erythrée.
Dimanche après-midi, l’Ocean-Viking était déjà venu en aide à 71 migrants en péril sur une embarcation en bois extrêmement surchargée dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise. Ses occupants fuyaient la Libye, qu’ils avaient quittée trois jours plus tôt. Sans eau ni nourriture à bord, ils étaient épuisés au moment du sauvetage. Au total, le bateau compte désormais 572 rescapés à son bord, précise SOS Méditerranée sur son compte Twitter.
Cette nuit, dans la zone de recherche & sauvetage libyenne, @SOSMedIntl a secouru une grande embarcation en bois qu… https://t.co/2iAqfoQKhI
— SOSMedFrance (@SOS MEDITERRANEE France)
Le navire de sauvetage en mer de Médecins sans frontières (MSF), le Geo Barents, est, lui, toujours immobilisé en Italie en raison d’une inspection. Le Geo Barents « a été immobilisé après que 22 défaillances ont été identifiées, dont dix ont motivé l’immobilisation du navire », explique l’ONG dans un communiqué. MSF, tout en se disant « prête à réaliser tous les ajustements nécessaires », estime que « cette inspection représente d’abord une opportunité de stopper les opérations de secours sous couvert de procédures administratives ».
« Bien que légitimes, ces contrôles portuaires sont aujourd’hui instrumentalisés par les autorités étatiques pour cibler les navires des ONG et empêcher les opérations de secours. Il s’agit là de motivations purement politiques », a dénoncé Duccio Staderini, représentant MSF pour la recherche et le sauvetage en mer. « Pendant que les navires d’ONG humanitaires sont détenus, des vies continuent d’être inutilement perdues en Méditerranée », a-t-il déploré.
Depuis le début de l’année 2021, 866 migrants ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations. Les Nations unies ont récemment épinglé la Libye et l’Union européenne, leur demandant de réformer leurs opérations de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée et affirmant que les pratiques actuelles privaient les migrants de leurs droits et de leur dignité, quand elles ne leur ôtaient pas la vie.