Il n’y a toujours pas de preuve d’un retrait des troupes érythréennes du Tigré, a déclaré ce mercredi le département d’État américain, venant confirmer des informations de l’ONU. Fin mars, le Premier ministre éthiopien avait pour la première fois reconnu la présence des soldats d’Asmara au Tigré. Il avait annoncé leur retrait, mais plusieurs sources confirment qu’ils sont toujours présents.
Pour les Américains, les troupes érythréennes sont toujours bien là. Washington a de nouveau demandé leur retrait complet. Un départ du Tigré « essentiel pour restaurer la paix et l’accès humanitaire », a déclaré Ned Price, le porte-parole du département d’État.
Cette déclaration vient confirmer celle de la semaine dernière faite devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Mark Lowcock. Le responsable onusien pour les Affaires humanitaires avait estimé qu’il n’y avait aucune preuve de départ des Érythréens. Selon lui, les militaires envoyés par Asmara porteraient désormais des uniformes de l’armée éthiopienne.
Pendant ce temps, les soldats érythréens continueraient à commettre des massacres. Le dernier a été signalé par Amnesty International. Le 12 avril, ils auraient tiré sans raison sur la foule à Adwa, dans le sud du Tigré, faisant une dizaine de morts.
Il y a six jours, Asmara avait pour la première fois reconnu la présence de ses soldats dans la province, rappelant que les Érythréens avaient accepté de se retirer et de laisser l’armée éthiopienne se redéployer le long de la frontière. L’Érythrée avait toutefois accusé l’ONU de produire des « rapports fallacieux », convoquant même ses représentants dans le pays pour protester officiellement.
La situation sur le terrain est catastrophique et serait même en train d’empirer. Près de 4,5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire sur une population de 6 millions.