Plusieurs jours après la libération de Soumaïla Cissé, l’ex-chef de file de l’opposition, Sophie Petronin, humanitaire français et les deux otages italiens, les terroristes ont renoué avec les attaques au centre du pays. C’est peut-être une fausse route que Bah N’Daw et Assimi Goïta ont emprunté déjà en début de la transition.
Plus de vingt (20) morts, civils et militaires, côté malien, c’est le bilan de ces douloureux combats ou attaques entre nos forces de l’ordre et les assaillants au centre de notre pays, dans la région de Ségou au village de Farabougou. Un village entier pris sous embargo pendant au moins une semaine ni de sortie ni de déplacement, un embargo djihadiste érigé à ciel ouvert. Ce village est devenu un martyr, comme les autres qui ont fait l’objet de nombreuses tueries des mois et des années passées. On se rappelle d’Ogossagou, Indelimane, Dioura, Sobane da et autres villages martyrs dont les attaques ou la situation dans ce village de Farabougou nous fait sans l’ombre d’un doute penser au pire. Conséquences de la libération de plus 200 djihadistes en échange des otages italiens, français et malien. En effet, l’inquiétude grandit face à l’ampleur d’une telle attaque ; des attaques prévisibles. Ces libérations ont été diversement appréciées par les Maliens et dans le monde entier. Les uns approuvent et jubilent, tandis que les autres s’inquiètent et souffrent. Au micro de RFI mercredi dernier, le général François Lecointre, chef d’État des armées françaises, devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, disait : « Les soldats français n’auraient jamais l’idée de prendre des otages pour obtenir la libération de prisonniers français. »
Dans notre cas, il serait inadmissible de concevoir que des terroristes soient libérés, et que rien ne soit fait, aucun compromis pour éviter les attaques. Chose qui érigera les doutes sans doute dans les esprits des Maliens lambdas. Les nouvelles autorités maliennes voulaient faire de ces libérations une vraie possibilité de montrer qu’ils sont venus, et que des changements majeurs ont été opérés ; comme pour dire tout simplement que le souffle de la refondation du Mali est en marche. Mais hélas, nous en regrettons à peine. Jamais, sous le régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta, les djihadistes n’ont pris une localité ou y siégé pendant au moins dix (10) ; non et non ; ils étaient repoussés sans contrepartie, matés comme il se doit. Mais quand les miliaires ont pris le contrôle des affaires, en tout cas au sommet de l’État, ils ont fait savoir qu’ils opérèrent pour le changement, et que selon eux les famas ont trop souffert à cause des attaques et des tueries fréquentes. Mais on remarque que c’est un signal fort qu’ont donné les djihadistes et le président Bah N’Daw et son vice-président Assimi Goïta prendraient une fausse route sinon une fausse carte, la vraie, à peine arrivée au pouvoir.