Burkina Faso : L’ex-président Damiba et quatorze autres officiers radiés de l’armée

Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la transition du Burkina Faso (janvier-septembre 2022), ainsi que quatorze autres officiers des forces armées, ont été radiés des effectifs de l’armée nationale, selon des décrets signés par le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré.

Ces officiers ont été révoqués pour « faute jugée particulièrement grave », consistant en une atteinte sérieuse à la dignité militaire et au renom de l’armée. Les accusations portées contre eux incluent des actions d’intelligence avec des puissances étrangères et des groupes terroristes, dans le but de favoriser leurs entreprises contre le Burkina Faso. Les décrets, datés du 30 octobre 2024, ont été publiés le lundi soir.

Parmi les officiers radiés figurent, entre autres, le lieutenant-colonel Évrard Somda, ancien chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le colonel Bamouni Yves Didier, ancien commandant des COTN, ainsi que le magistrat commandant Pousbila Alphonse Zorma, ancien procureur militaire du Tribunal militaire de Ouagadougou. La majorité de ces militaires étaient déjà détenus, accusés de « complot contre la sûreté de l’État ».

Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir après un coup d’État le 30 septembre 2022, avait renversé le lieutenant-colonel Damiba, qui lui-même avait pris le pouvoir en janvier 2022 en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, huit mois auparavant.

Lors d’une allocution à la télévision publique lundi soir, le président Traoré a souligné les défis rencontrés par son gouvernement. « Faire une révolution, c’est faire face à de nombreux défis, et chaque jour en apporte de nouveaux », a-t-il affirmé.

Il a également indiqué que, malgré la pression croissante sur le terrain, les opérations menées au cours du mois d’octobre avaient été couronnées de succès. « Nous allons intensifier nos efforts jusqu’à éradiquer ces barbares venus troubler notre paix », a-t-il déclaré, appelant le peuple burkinabé à se mobiliser pour l’effort national.