Les explosions de bipeurs et de talkie-walkies du Mossad au Liban ne sont pas uniquement des crimes de guerre contre les civils. Ils n’ont pas touché les combattants, mais la force de police du Hezbollah et les civils au milieu desquels ils sont. Ils posent une question de sécurité beaucoup plus vaste. Immédiatement les gardiens de Révolution iraniens ont stoppé net l’usage de matériels électronique fabriqué en Occident, et pas seulement des outils de communication. Israël est le spécialiste mondial des logiciels espions. Désormais, nous savons qu’ils peuvent non seulement nous écouter à notre insu, mais aussi nous tuer. C’est vrai au Liban et partout dans le monde.
Israël a, comme c’est le cas avec toutes les lois internationales qu’il piétine sans retenue, bafoué la Convention de Genève et le Manuel du droit de la guerre de la défense états-uniene1 sur l’interdiction des «objets piégés»2, alors que l’utilisation par Israël d’explosifs électroniques constitue un crime de guerre.3
Sans parler de la décapitation des chefs du corps d’élite Radwan du Hezbollah par les bombardements israéliens sur le quartier chiite de Beyrouth4, les liens du Mossad avec plusieurs sociétés écrans ont été révélés : la société hongroise BAC Consulting, qui ne compte qu’un seul employé, intermédiaire de la société hongroise Norta Global, intermédiaire de la société israélienne Norta Global, Norta Global de Bulgarie et son patron norvégien en fuite (l’OTAN est-elle donc impliquée ?) Rinson Jose avec Gold Apollo de Taiwan. Ils ont fait exploser des panneaux solaires et des ordinateurs portables, faisant plus de 3000 blessés et des centaines de morts !
Politico commente que la guerre de l’électronique au Moyen-Orient fait craindre une guerre de la chaîne d’approvisionnement lorsqu’elle «pourrait déclencher la reconnaissance des vulnérabilités auxquelles sont confrontées les entreprises technologiques ayant des activités de fabrication à l’échelle mondiale»5. Le Financial Times se réjouit que le Hezbollah ait été battu et affaibli après les coups qu’Israël lui a portés «au cours de sa pire semaine»6. The Economist affirme que grâce à sa guerre électronique, Israël a ensanglanté le Hezbollah, mais qu’il est enfermé dans une guerre d’usure où «deux frappes contre la milice chiite ne changeront peut-être pas le dilemme stratégique d’Israël au Liban»7. Mounir Rabih de L’Orient Le Jour estime que le Hezbollah encaisse les coups et prépare sa revanche : franchira-t-il le Rubicon alors que «selon des sources diplomatiques concordantes, les Israéliens ont donné quelques jours au parti chiite pour accepter la proposition de solution politique de l’Union européenne»8 ? 20 jours avant le cybercide, le commandement sud des États-Unis (Southcom), dirigé par le général Laura Richardson, a abordé le sujet brûlant de la cybersécurité lors de sa réunion à Santiago, au Chili, avec des «responsables de la défense sud-américains».9
Le système de cybersécurité mexicain a été détourné par un logiciel que les gouvernements néolibéraux mondialistes ont acheté à Israël – impliquant prétendument Genaro García Luna (emprisonné à New York), Tomás Zerón (réfugié en Israël), Cárdenas Palomino (arrêté pour torture), l’irréprochable Eduardo Margolis Sobol, un agent du Mossad10. Le problème le plus grave est que «des cyber-nationaux israéliens espionnent des journalistes et des activistes au Mexique»11, dont les appareils électroniques peuvent exploser à des fins de vengeance politique.
Il s’avère maintenant que Candiru est «bien plus malveillant que Pegasus»12, alors que «Demoman et Team Jorge d’Israël sont à l’origine d’une cyberdésinformation dans 33 (sic) pays (dont le Mexique)»13. Qui protégera les citoyens mexicains des représailles électroniques d’Israël et de ses alliés sayanim14 ? Le solipsisme israélien en matière de guerre électronique a déjà commencé à produire son effet boomerang, les pays du Moyen-Orient demandant d’urgence des appareils fabriqués en Chine (et non à Taïwan !).
Le deuxième jour du cybercide du Mossad au Liban a éclipsé la résolution non contraignante de l’Assemblée générale de l’ONU pour le retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés dans un délai maximum de 12 mois15. Voyons ce qu’il restera de l’ancienne Palestine et du Sud-Liban dans les 12 prochains mois, lorsque Netanyahou aura carte blanche des démocrates et des républicains des États-Unis. Aujourd’hui, il n’existe aucun endroit sûr sur la planète où des pays naïfs manquant d’autosuffisance en matière de cybersécurité utilisent les logiciels d’Israël et son savoir-faire à double tranchant qui peut être transformé en cheval de Troie électronique.