À propos des «démocraties» britannique, allemande, française sionisées

Ghassan Abu Sitta est un chirurgien de guerre britanico-palestinien de 55 ans qui a été élu le 24 mars dernier avec 80% des suffrages exprimés par les étudiants, recteur de l’université de Glasgow, la 4ème plus ancienne du monde. En 2021, il est chargé de cours au Centre for Blast Injury Studies de l’Imperial College de Londres. Il est connu pour avoir apporté à plusieurs reprises une assistance médicale humanitaire en tant que chirurgien dans plusieurs zones de guerre : en Irak, au Liban, en Syrie, au Yémen et bien sûr dans les hôpitaux de la bande de Gaza après chaque bombardement meurtrier israélien consécutif aux révoltes palestiniennes de 1989 à nos jours.

Le chirurgien Abu Sitta retourne donc à Gaza le 9 octobre 2023, au début de la guerre entre Israël et les Palestiniens. Il y fournit une assistance médicale à Médecin sans frontières à l’hôpital Al-Shifa et à l’hôpital Al-Ahli, en opérant les victimes du conflit. Il témoigne de la guerre à la presse et publie des mises à jour sur Twitter au sujet de l’hôpital et de certains patients pendant l’assaut de l’hôpital Al-Shifa. Il s’est également adressé aux enquêteurs de la Cour pénale internationale et a participé à des conférences de presse pour décrire les atrocités perpétrées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Ses prises de paroles sont évidemment insupportables pour les lobbies sionistes dont les sayanims noyautent les institutions britanniques, allemandes et françaises. Il faut donc pour ces lobbies parvenir à le faire taire.

Le 9 octobre 2023, le docteur Abu Sitta part à Gaza au tout début de la guerre et des premiers bombardements israéliens qui suivent. Il sait d’expérience ce qui va se produire. Il sait qu’il y aura des dizaines de milliers de blessés (78 000 à ce jour) et que les hôpitaux seront vite débordés.

Le 16 octobre, histoire de l’emmerder en rajoutant une préoccupation à celle d’un chirurgien de guerre en plein stress de suractivité, sa famille est harcelée par la police anti-terroriste de Londres qui s’interroge sur son activité à Gaza.1

Le lecteur verra dans ce harcèlement visant à lui nuire la main du lobby et des sayanims directement pilotés par l’ambassade d’Israël au Royaume-Uni qui noyautent les institutions britanniques avec des relais dans la politique, la justice et la police. Pour ceux qui en douteraient voir l’excellent documentaire de 4 épisodes filmé en caméra cachée et présenté en janvier 2017 sur la chaîne TV Al Jazeera : «The Lobby».

Le pouvoir d’influence de ce lobby sur la gouvernance britannique et son pouvoir de nuisance contre tous ceux qui s’opposent, même en soignant des blessés, aux desseins d’Israël, en l’occurrence massacrer sans limite les civils palestiniens pour terroriser et faire fuir les familles hors de la bande de Gaza dans une opération de nettoyage ethnique ; ce pouvoir est très important.

Le 18 novembre 2023, après 43 jours, Abu Sitta retourne à Londres, faute de matériel médical pour poursuivre ses opérations. Il y donne une conférence de presse sur son expérience. Il témoigne avoir traité des patients souffrant de brûlures au phosphore blanc, que l’armée israélienne nie avoir utilisé. Il raconte les amputations sans anesthésie et les opérations à même le sol dans les hôpitaux saturés.

Il collabore avec Scotland Yard pour partager son témoignage sur la situation à Gaza, et en janvier 2024, avec les enquêteurs de la Cour pénale internationale à La Haye. Son témoignage à l’AFP fait grand bruit :

«La différence entre cette guerre et toutes les autres auxquelles j’ai assisté est la même qu’entre une inondation et un tsunami. Par son ampleur, son intensité, sa férocité, le nombre de patients accueillis chaque jour, et le fait que 50% des blessés soient des enfants, tout cela dépasse tout ce que j’ai pu voir. La moitié de mes opérations quotidiennes concernait des enfants. Il s’agissait de blessures graves et dévastatrices, de blessures qui changent la vie, soit des amputations avec perte de membre, soit des blessures au visage qui défigurent gravement».

Le 11 avril 2024, la très démocratique Allemagne de Scholtz arrête le chirurgien à l’aéroport de Berlin, le détient pendant 3 heures pour interrogatoire, pour finalement lui interdire l’entrée du territoire alors qu’il devait témoigner dans une assemblée pro-palestinienne sur son expérience de 43 jours à Gaza. La police lui interdit même de tourner une vidéo qui pourrait être publiée en Allemagne. L’article du Washington Post relatant l’événement est édifiant et mérite le détour.

Ce comportement de la police allemande rappelle les plus belles heures du 3ème Reich. Surtout pas de témoignage gênant sur les génocides … surtout lorsque l’État génocidaire est Israël dont l’Allemagne est le 2ème fournisseur d’armes derrière les USA. Rappelons que l’Allemagne est poursuivie aujourd’hui par le Nicaragua pour complicité de génocide devant la CPI.

Mais ce n’est pas tout

Le 4 mai 2024 notre chirurgien se rend en France à l’invitation du Sénat pour un témoignage sur son expérience à Gaza. Il est arrêté à l’aéroport. Les sayanims de la police font du zèle et vont jusqu’à l’incarcérer en cellule. Notre police a donc fait pire que la police allemande. On lui explique que l’Allemagne l’a placé sur une liste d’interdiction d’entrée dans l’Espace Schengen pour une durée d’un an.2

Décidemment, les exécutifs européens se ressemblent tous. Aucun ne veut voir les réalités en face et entendre les témoignages gênants. Il sera tellement commode de pouvoir dire demain : «je ne savais pas» comme la population allemande l’a fait à la fin de la 2ème guerre mondiale.

Pour ceux qui avaient encore des doutes, on sait désormais qui tient la main des chefs d’État occidentaux et la collusion qu’il peut y avoir entre eux au sujet d’Israël.

À la recherche d’un commanditaire et d’un narratif pour expliquer la protestation des étudiants US et européens contre le génocide à Gaza, la mafia des gouvernances Israël-US-OTAN a trouvé une idée géniale dont un lecteur avisé aurait pu se douter : accuser la Russie, la Chine et l’Iran qui ont évidemment tous pignon sur rue aux USA et en UE. Ben voyons ! Après tout, on ne risque rien à lancer des accusations gratuites. Il y aura toujours quelques benêts pour les croire.3