Le groupe des pays d’Afrique de l’Est, l’Igad (The Intergovernmental Authority on Development in Eastern Afric), a exprimé son optimisme mercredi quant à la reprise de nouveaux pourparlers entre le gouvernement éthiopien et l’Armée de libération oromo (OLA), suite à l’échec des discussions visant à mettre fin à cinq ans d’insurrection en Oromia, l’État régional le plus vaste et peuplé d’Éthiopie.
Classée comme une « organisation terroriste » par Addis-Abeba, l’OLA mène une lutte contre les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec le Front de libération Oromo (OLF) en 2018, lorsque ce dernier a renoncé à la lutte armée à l’arrivée au pouvoir du Premier ministre actuel, Abiy Ahmed.
Suite à l’échec du deuxième cycle de négociations en Tanzanie, déclaré sans accord par le gouvernement éthiopien et l’OLA, qui se rejettent mutuellement la responsabilité de cet échec, l’Igad assure la médiation aux côtés des États-Unis et de la Norvège.
L’Igad, composé de huit États membres (Kenya, Djibouti, Éthiopie, Soudan du Sud, Soudan, Somalie, Ouganda, Érythrée), a émis un communiqué dans lequel le secrétaire exécutif de l’organisation, Workneh Gebeyehu, appelle les deux parties à maintenir leur engagement envers le processus de paix, dans l’intérêt du peuple éthiopien.
Bien que le processus de négociations puisse connaître des périodes difficiles, le Dr. Workneh se montre optimiste quant à la possibilité d’entamer un nouveau cycle de discussions pour résoudre les problèmes en suspens, indique le communiqué de l’Igad.
Le premier cycle de pourparlers à Zanzibar s’était conclu début mai sur des désaccords persistants. Le deuxième cycle, débuté à une date non précisée à Dar es Salaam en présence du chef de l’OLA, Jaal Maroo, n’a pas abouti à un accord.
L’OLA, souvent décrite comme une « franchise » avec des groupes relativement autonomes, a vu ses effectifs augmenter ces dernières années, bien que certains observateurs estiment qu’elle n’est pas suffisamment organisée et armée pour constituer une menace réelle pour le pouvoir fédéral éthiopien. Malgré cela, la région d’Oromia, qui représente environ un tiers de la population éthiopienne et couvre un tiers du territoire, est en proie à des violences complexes, mêlant des luttes politiques internes, des litiges territoriaux, des animosités entre communautés et l’émergence récente de banditisme armé.