Quelle était l’idéologie de Kadhafi ?

De tout temps l’Europe était un continent déchiré par la guerre malgré ses grands exploits prometteurs. Mouammar El-Kadhafi maîtrisait très bien ses connaissances historiques – constatant que l’Union européenne apporta en Europe la paix et la stabilité, il voulut faire la même chose en Afrique, son propre continent.

La seule façon dont Kadhafi pouvait y parvenir, comme il le savait, était de consolider une Union africaine inspirée de son homologue européenne : un gouvernement centralisé, une unique devise africaine.

De tout temps le jeu des grandes puissances coloniales consistait à diviser pour régner ; même en l’absence de ses anciens suzerains du jeu, l’Afrique est menacée d’être réduite jusqu’à devenir une simple marionette aux mains des Chinois. Kadhafi ne voulait pas de cela, il en voulait davantage. D’ordre habituel, les gouvernements étrangers ne tarissent pas d’éloge de la politique dite « de développement et d’aide », et le fait d’être des « partenaires économiques » n’est pas pour leur déplaire ; mais Kadhafi, mieux que quiconque peut-être, savait que c’était faux – chaque affaire contenait des lettres cachées, tout contrat cachait des paragraphes louches, et chaque avantage négocié dissimulait des inconvénients dont on ne parlait pas commodément…

Il paraît qu’une Afrique unie et forte fait trembler le reste du monde. Paris, Londres, Pékin, Washington… personne ne veut que s’éveille le continent africain. Alors, Kadhafi devait y aller jusqu’au bout, et c’est ce qu’il a fait. À présent, l’union africaine est redevenue une chimère, et l’Afrique est redevenue un jouet au sujet duquel les grandes puissances se chamaillent…