Les opérations de lutte contre le djihadisme se font désormais plus discrètement qu’avant, en laissant l’armée nigérienne prendre les commandes
C’est à Niamey qu’une base des militaires de l’opération française Barkhane est établie après la fin officielle de cette mission dans le nord du Mali. Plus d’un millier d’hommes donc doivent conduire les opérations anti-djihadistes aux côtés de l’armée nigérienne, surtout dans les zones frontalières du Mali ou la zone des trois frontières.
Les Nigériens aux commandes
Le Général Hervé Pierre, chargé de l’un des postes de commandement dans le nord du Niger, explique que “la préparation aux opérations se fait avec les soldats nigériens, avec l’état-major qui décide de la nature et de la forme que vont prendre les opérations. Et lorsqu’on conduit les opérations, c’est un général nigérien qui commande les unités nigériennes sur le théâtre des opérations. Cela est le signe concret de l’inversion de la relation partenariale.”
En mars dernier, lors de l’annonce de la fin de cette opération au Mali, des rumeurs circulaient sur le redéploiement de cette force dans les pays côtiers, notamment au Togo et au Bénin, désormais aussi dans le viseur des djihadistes.
Le colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d’état-major des armées françaises, précise qu'”il n’est pas question de redéployer les unités de la force Barkhane ailleurs qu’au Niger et au Tchad qui accueillent actuellement les unités de manière permanente sur leurs sols. Il n’est pas question d’étendre l’opération Barkhane à d’autres pays sahéliens dans lesquels nous sommes déjà présents à la demande des autorités de ces pays.”
Malgré ce redéploiement au Niger, l’armée française dit être confrontée aux “attaques sur les réseaux sociaux par le groupe russe Wagner” qu’elle qualifie de mercenaire. Selon certains analystes politiques, cette campagne sur la toile a constitué l’un des facteurs qui ont attisé le sentiment anti-français au Mali jusqu’à pousser Barkhane à la sortie.